En lisant La fille du train, j’ai renoué avec un plaisir trop longtemps délaissé : lire un livre avant de voir le film qu’il a inspiré. Très heureuse d’avoir fait ce choix, car j’ai découvert une auteure habile dans le genre suspense et j’ai plongé dans une histoire qui perd beaucoup de sa valeur à l’écran. À ceux et celles qui ont vu le film sans lire le livre et qui ont tout compris, je lève mon chapeau!
L’action se déroule en banlieue de Londres ou, plutôt, dans le train transportant quotidiennement les passagers de la banlieue vers Londres où ils travaillent. La fille du train, c’est Rachel. Chaque jour, elle prend le train. Chaque jour, le train s’arrête quelques minutes dans une banlieue pour faire monter des passagers. Chaque jour, Rachel scrute l’arrière des maisons qui longent la voie ferrée. Chaque jour, elle s’invente la vie des habitants qu’elle aperçoit à partir du train. Chaque jour. Jusqu’au jour où un des résidents disparaît.
Le livre est écrit sous la forme d’un journal intime, mais le journal de trois femmes autour desquelles toute l’histoire est construite : Megan, une femme que Rachel observe à partir du train et Anna, la conjointe de l’ex-mari de Rachel. La structure du livre est assez déroutante au début. Le livre nous fournit des détails épars, des données chronologiques et des réflexions qui ont peu de liens ensemble jusqu’à ce que les événements finissent par rapprocher ces trois femmes.
On se laisse prendre au jeu du voyeurisme. Intrigué par l’histoire et par les personnages, on avale les pages rapidement pour savoir, connaître, comprendre, « zyeuter » la vie des personnages. On se sent aussi être à bord du train, à avoir hâte d’arriver à la station pour pouvoir observer ce qui se passe dans la vie de ces gens et tirer nos propres conclusions.
Rachel est une femme blessée par sa rupture amoureuse. Elle boit beaucoup (beaucoup, beaucoup!). À en perdre connaissance et à ne plus se rappeler ce qu’elle a fait la veille. Elle en perd de grands bouts qui deviennent comme des vides à remplir et nourrissent son angoisse. Elle se place même souvent dans des situations inconfortables pour provoquer des retours de sa mémoire, pour comprendre et pour aider, dit-elle.
C’est un roman à suspenses captivant et au rythme rapide où tout s’emboîte avec recherche et intelligence. Bravo à ceux et celles qui identifieront le ou la coupable avant les cent dernières pages!
- Auteur du livre : Paula Hawkins
- Nombre de pages : 453 pages
- Date de parution : 2015
- Éditeur : Sonatine Éditions (version française de The Girl on the Train)
- Provenance du livre : Renaud Bray
Crédits photo : Sandra Gravel