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J’ai un poème coincé dans l’omoplate

Icône de la poésie de l’instant, de la phrase qui perce l’omoplate sans avertissement, Rupi Kaur, poétesse et écrivaine indienne de 26 ans, s’est fait connaître sur Instagram par ses publications féministes vibrantes dont son photo-essai sur les menstruations qui a créé une onde de choc dans la stratosphère des réseaux sociaux. Vilipendée par les uns, adulée par les autres, elle sait se faire entendre. Le soleil et ses fleurs, son second recueil de poésie après le magnifique Lait et miel, tous deux best-sellers, a été traduit avec finesse par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, deux traducteurs émérites dont j’admire le travail. 

Le soleil et ses fleurs retrace, par la métaphore du cycle de la vie d’une fleur, les étapes du deuil amoureux, celui qui permettra finalement de mieux se connaître et de s’enraciner. Le thème de la résilience, bien à la mode par les temps qui courent, est fort bien exploité tout comme celui du respect de nos origines, de la force d’une vie intérieure riche et du rôle de la femme. Là où Rupi Kaur excelle, c’est dans l’art de ciseler des phrases courtes qui mettent K.O. :

tu casses les femmes comme des chaussures neuves (p.28)

je pense que mon corps savait que tu ne resterais pas (p.38)

tu es partout

sauf ici

et ça fait mal (p.41)

Je suis 

faite d’eau

bien sûr que j’ai des vagues d’émotion (p.179)

C’est dans la simplicité que sa poésie frappe le plus et dans le choix d’agrémenter ses mots de petits croquis. Elle donne le goût d’aimer, de pleurer et de recommencer parce que c’est ça la vie : toujours se relever pour continuer. Je sais que j’ai aimé un livre lorsque j’y laisse mes mots, les traces de mon passage, et ce recueil est littéralement barbouillé de hiéroglyphes et de lettres.

  • Autrice : Rupi Kaur
  • Nombre de pages : 208 pages
  • Date de parution : février 2019
  • Éditeur : Guy Saint-Jean Éditeur

Crédit photo : Karine Villeneuve

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  • Cynthia
    15 novembre 2019 à 8:12 am

    Chère Karine, tu me donnes le goût de lire ce 2e recueil. La poésie, c’est un peu moins dans mes cordes de lectrice, mais je pense que mes omoplates sont prêtes pour cette lecture! Je t’en donnerai des nouvelles!

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