Maxime Cayer publie cet hiver son deuxième recueil de poésie chez Hamac. Il a aussi écrit à de multiples endroits et a même été finaliste au Prix du public Moebius en 2017.
En aucun lieu mélange les thèmes d’écoanxiété et de deuil amoureux au point d’en faire un seul objet. Au travers des vers de Cayer, la planète se dégrade aussi vite que ses amours.
dans un rêve un grand oiseau noir décapité
– p. 19
m’annonce l’absence d’un avenir même proche
immense confusion
retour de l’amoureux assassiné
La plume de Cayer fait mal. Elle tranche précisément, exactement, là où l’abcès est le plus douloureux. La précision du recueil est vraiment poignante. Le poète met toujours l’image juste sur une blessure qu’on croyait fantôme.
je ne sais plus où poser le pied
– p. 30
ici les rêves sont de rouille
désuets
dans les silences lacrymogènes
– p. 45
ne restent plus que des espoirs vains
orphelins sauvages
Vraiment, En aucun lieu est d’une sensibilité cruelle. Ces vers perçants sont à relire sans cesse jusqu’à la fin du monde.
- Auteur: Maxime Cayer
- Éditions : Hamac
- Parution : 15 février 2022
- Pages : 72 pages
Crédit photo : Patrice Sirois