Dopamine est le premier roman de Jeanne Dompierre publié dans la collection La Shop chez Québec Amérique. Il s’agit du troisième opus de la collection dirigée par Stéphane Dompierre. Cette collection, lancée il y a deux ans, nous promettait des œuvres qualifiées de réaliste désabusé ou d’amour destroy par le directeur littéraire. Honnêtement, Dopamine est le premier roman du groupe qui cadre parfaitement avec cette audacieuse ligne directrice. Mon intention n’est pas d’enlever quoi que ce soit aux autres œuvres de La Shop, mais plutôt d’encenser l’excellent roman de Jeanne Dompierre.
Dopamine est l’histoire d’une jeune femme en institut de réhabilitation. On plonge dans l’univers sombre de la dépendance et à son traitement. En fait, le roman est d’abord un portrait humain de la personnage principale et des gens qui orbitent autour d’elle. On l’accompagne dans les hauts et les bas, dans le déni et l’acceptation, et dans la formation et la dissolution de nouvelles relations interpersonnelles.
Ce qui est particulièrement fascinant avec la première œuvre de Dompierre est le choix du narrateur. L’auteure opte pour une narration à la deuxième personne du singulier. Cette technique marginale, quoique de plus en plus populaire, permet une immixtion complète dans la peau de la jeune femme au centre du récit. Le fait que la personnage ne soit jamais nommée participe grandement à cette fusion entre le lecteur et la jeune femme. Ses pensées, envies et réflexions deviennent les nôtres. Le tout est magnifié avec une plume tout à fait crédible.
Vraiment, Dopamine est une œuvre remarquable. Cette incursion dans la dépendance est ensorcelante et nous ouvre les yeux sur ce qui nous est peut-être inconnu. Qu’on soit à l’aise ou non avec le monde de la réhabilitation, le roman a un effet chavirant.
- Autrice : Jeanne Dompierre
- Date de parution : 26 mars 2018
- ISBN : 9782764435878
- Éditions : Coll. La Shop / Québec Amérique
Crédit photo : Patrice Sirois