De bois debout

Publié le 31 mai 2025

Un jeune homme, Alexandre, trouve refuge chez un voisin surnommé Tison lorsque son père se fait abattre dans la forêt par la police. Bien qu’au village tout le monde est repoussé par l’apparence de Tison, défiguré dans un incendie, Alexandre, lui, trouve un réconfort, une chaleur dans cette maison. Il découvre, avec ravissement, que Tison vit reclus entouré de livres.

Alexandre aussi chérit la littérature, on ne peut pas en dire autant de son père qui détestait le voir perdre son temps à lire. La vraie vie, c’est avec du vrai monde, en travaillant avec ses mains, pensait son père. Au village, ce dernier était surnommé Broche-à-foin. De son vrai nom, André, fait tous les jobs qu’on lui demande, qu’on lui offre. C’est l’homme à tout faire de Paris-Sur-Bois.

Alors qu’Alexandre retrace son enfance dans ce village qu’il arpentait de long en large en cherchant des jobines pour que son père le laisse enfin tranquille, il se remémore aussi tous les moments passés ensemble. La difficulté de communiquer des deux hommes, l’appel de la nature du père.

Devenu orphelin avec la mort du paternel, Alexandre s’exile en ville, se cherche en passant son temps dans une librairie, à l’université. Il retournera toutefois à Paris-sur-Bois pour faire la paix avec son passé, mais ultimement avec son père aussi avec l’aide de Tison.

Entre théâtre, poésie et roman, cette œuvre m’a énormément plu. Avec des personnages plus grands que nature, Jean-François Caron réussit à tisser une trame dont on n’arrive plus à se détacher. Ces personnages seuls, incompris, blessés, nous touchent en plein cœur. Sur fond de littérature apaisante, les personnages arriveront à une paix qu’on croyait peut-être à jamais perdue. La critique de Mario Cloutier de La Presse publiée sur la quatrième de couverture de cette édition réussit à résumer exactement mon sentiment :

De bois debout, c’est grand comme ce Québec de forêts et de misère, d’isolement et de résilience. C’est beau comme le non-dit de l’amour et le trop dit des silences. Dans les replis de la folie qui guette, dans les livres qui guérissent de tout.

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