Jocelyne Saucier récidive ici avec un nouveau roman qui était, je dois dire, très attendu, surtout après le succès immense d’Il pleuvait des oiseaux. À train perdu raconte l’histoire d’une femme qui disparait soudainement, sans vraiment laisser de traces. Le narrateur, fasciné par ce fait divers, décide de retracer le parcours de la fuite de cette femme, Gladys Comeau. Il n’en sortira pas indemne.
Gladys Comeau habite Swatiska, cette réelle ville au nom plus que contestable, dans le nord de l’Ontario. Celle-ci a été élevée sur les trains, y a même fait école. On découvre vite que les plus beaux souvenirs de cette femme se passent dans les trains, conséquemment elle fuguera en empruntant, en refaisant la route (les rails) de son enfance.
Tout comme dans Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier nous rappelle une histoire trop souvent oubliée ou méconnue, ici, il s’agit de toute l’histoire autour des trains et chemins de fer du Nord de l’Ontario et du Québec. Malheureusement, ils sont de plus en plus rares et abandonnés aujourd’hui. J’ai appris énormément en lisant avec grand intérêt ce roman, entre autres, sur les « school trains », ces wagons qui se déplaçaient de petits villages en petits villages pour éduquer les enfants et les adultes dans les coins les plus reculés du grand Nord. La recherche faite pour ce livre est exhaustive et tellement intéressante. Je me suis arrêtée de nombreuses fois en cours de lecture pour dire à mon chum : « Savais-tu que… ? » fascinée par tous ces pans inconnus et pourtant, vraiment intéressants.
Bien évidemment, on ne parle pas que des trains dans ce roman, on parle d’amitié, de relation mère-fille, de vieillesse, de libre-choix aussi, des thèmes chers à l’autrice et dont je partage la vision. Un excellent roman qui plaira à tous et qui n’a rien à envier à Il pleuvait des oiseaux puisqu’il est tout aussi réussi.
- Autrice : Jocelyne Saucier
- Maison d’éditions : XYZ
- Parution : 2020
- Nombre de pages : 255
Crédit photo : Valérie Ouellet