Quand Jess et Phil se décident à acheter leur première maison à 45 minutes de Montréal, le choix n’est pas très excitant. Les finances, la pandémie, le bébé qui s’en vient dans quelques semaines, tout limite et accèlère le processus. Fatiguée par la grossesse, Jess accepte donc d’investir dans cette maison particulièrement blanche : il suffira de repeindre, et le jardin est prometteur.
Sauf que la maison est tout de même plus bizarre qu’il n’y paraît. Tout, tout, absolument tout y est blanc. Sauf les fenêtres, floues de saletés, qui forcent les propriétaires à allumer les lumières constamment. Des lumières qui ne font que renforcer la blancheur oppressante de la maison, en plus. Et puis, il y a tous ces bruits incessants, les planchers qui grincent, les portes qui claquent, et est-ce qu’un robinet vient de s’ouvrir tout seul? De quoi rendre Jess, en congé depuis quelques jours, complètement folle. Mais est-ce dans sa tête ou est-ce la maison qui est… hantée?
Écrit à la première personne dans un rythme en crescendo, À la maison est une excellente lecture. On y plonge avec naiveté pour finalement suivre la descente aux enfers de cette future mère dont les angoisses sont toujours juste assez réalistes et étranges pour qu’on y croit au moins un peu… difficile de ne pas se dire “et si c’était moi, saurai-je faire la part des choses?”. Grâce à l’écriture, mais aussi au rythme et à la progression du récit, on se prend effectivement au jeu et on s’inquiète pour ce couple en apparence sans histoire.
À lire – et d’une traite, évidemment. Et dans une grande maison qui vous est lègèrement étrangère, pour grincer de peur quand la nuit tombe et que vous entendez un petit bruit…
J’ai adoré.
- Autrice : Myriam Vincent
- Parution : 2022
- Maison d’édition : Poète de brousse Prose
- Nombre de pages : 321
Crédit photo : Annick Lavogiez