Shelly habite avec sa mère et sa grand-mère. Les trois femmes cries ont un don assez particulier : elles attrapent des fantômes avec leurs cheveux. La mère de Shelly n’apprécie guère ce don et craint que sa fille développe un étrange rapport à la mort. Shelly pourtant adore aider les fantômes avec sa grand-mère jusqu’au jour où un drame frappe la famille. La mère de Shelly meurt. Privée d’attention, Shelly se tourne vers les fantômes pour combler un vide. Elle attend un fantôme bien particulier. Et s’il ne venait jamais?
Entre les fantômes et moi d’Allison Mills parle bien évidemment de la perte et du deuil. Il est ardu pour Shelly de passer à autre chose attendant inlassablement le fantôme de sa mère. La jeune fille devra vivre deux deuils: celui du départ physique de sa mère et l’acceptation que cette dernière a peut-être été en mesure de continuer sa route sans « hanter » un lieu. La disparition de la mère de Shelly entraîne également de nombreuses répercussions dans la dynamique familiale créant un malaise entre la pré-adolescente et sa grand-mère. Cette dernière se retrouve prise entre l’arbre et l’écorce ; entre continuer de chasser les fantômes avec sa petite-fille contre les volontés de sa propre fille ou offrir une vie stable à Shelly.
Ce roman est intéressant, de par la découverte de la vision crie de la mort, mais il y a des longueurs. Il y a de nombreux va-et-vient qui, à mon avis, sont superflus. On aurait pu explorer tant d’autres pistes, entre autres, mieux connaître Joseph ou comprendre le rejet de la tradition de la part de la mère. Cette négation du don n’est qu’effleurée et cela m’a laissée sur ma faim.
Malgré cet aspect, il reste que ce roman est charmant pour les jeunes de la fin primaire, début secondaire. Il nous permet de voir les fantômes non pas comme des êtres maléfiques, mais plutôt comme des âmes égarées qui, pour la plupart, n’ont besoin que d’un petit coup de main (et d’un verre de lait) pour poursuivre leur route.
Auteur.trice : Allison Mills
Date de parution : 2021
Nombre de pages : 256 pages
Éditeur : Bayard jeunesse canada
Crédit photo : Noémie Philibert-Brunet