Novembre pluvieux. Camille, 13 ans, rentre à la maison. Mais voilà, encore une fois, elle a oublié ses clefs. D’ailleurs, ce jour-là, rien ne va, elle a mis son pull à l’envers, est arrivée en retard à l’école et…et puis maman est à l’hôpital.
Quand Camille apprend que sa mère est atteinte de leucémie, tout s’effondre. Entre le silence qu’elle impose à ses amies comme un grigri pour éviter le pire, et son vocabulaire qui s’élargit tristement dans le domaine de la maladie, Camille tente de s’adapter avec la maladresse de la tristesse. Il faut s’habituer à sa nouvelle chambre chez sa tante, aux visites à l’hôpital, aux inquiétudes et aux non-dits. Et puis un jour, Camille rencontre Azadeh, une jeune fille qui a, elle, aussi, la leucémie. C’est le début d’une belle amitié. Car la vie continue… avec son lot d’intimidateurs à l’école, de mauvais bulletins et de mensonges blancs. Qu’est-ce qui fait sens de toutes façons, désormais? Qu’est-ce qui a de l’importance?
J’ai soudain l’impression d’être projetée dans une autre dimension, entre le monde des vivants et celui des morts, entre la réalité et les cauchemars. Ma vie s’est arrêtée au septième étage et demi. Je ne sais plus qui je suis, ni pourquoi je suis enfermée dans ce rectangle froid et blême, alors que ma mère est étendue dans un lit d’hôpital, à des années-lumières de moi.
– p. 15
Avec douceur et sensibilité, Le septième étage et demi nous apprend qu’il y a des pages qui ne se tournent pas, qu’il n’y a pas de linéarité dans le deuil et que chaque de maladie jour porte son lot de sourires et de larmes. Que la vie qui continue est douloureuse, même si elle porte son lot d’espoirs. J’ai beaucoup apprécié cette vision sincère portée par Suzanne Aubry et Delphie Côté-Lacroix, l’absence de romance caricaturale, de clichés sur le sens de la vie. Le texte résonne en toute simplicité, et les illustrations de Delphie Côté-Lacroix ajoutent exactement la douceur nécessaire à ce triste récit.
Il est évident que ce livre va résonner dans le coeur des ceux et celles qui ont perdu un.e proche. Cela pourrait d’ailleurs aussi être un excellent roman à proposer à l’ami.e d’un.e jeune endeuillé.e.
Un beau roman jeunesse à découvrir.
- Autrices : Suzanne Aubry et Delphie Côté-Lacroix
- Maison d’édition : Québec Amérique
- Date de parution : 2021
- Nombre de pages : 109
Crédit photo : Annick Lavogiez