Alors qu’elle se trouve en vacances en Espagne, Claire Halde assiste au suicide d’une femme mystérieuse. Qui plus est, avant de se lancer en bas du toit de l’hôtel, celle qui sera nommée la femme de Valence demande à Claire de tenir son sac et même de le garder.
C’est la prémisse proposée par Annie Perreault dans son premier roman publié en 2018 chez Alto. Il va sans dire qu’on se retrouve rapidement à l’extérieur de notre zone de confort, et ce, dès le début du roman.
Claire devient promptement obsédée par l’épisode qui ne semble affecter qu’elle-même. Pourquoi la femme de Valence l’a-t-elle désignée pour garder son sac ? Pourquoi n’avait-elle plus envie de vivre ? Pourquoi la famille de Claire ne semble pas être aussi atteinte qu’elle par la mort de l’inconnue ? Tous ces questionnements pousseront Claire à retourner sur les traces de la femme de Valence afin d’en découvrir plus sur son identité.
Dans son premier roman, Annie Perreault explore une trame narrative assez classique, la découverte de soi cherchant pour autrui, mais avec un angle à la fois captivant et troublant. On se sent aussi pris que le personnage principal dans cette quête hors du commun. Vraiment, on devient inévitablement aussi assoiffé de réponses que Claire. De plus, la banalité du personnage principal a un énorme impact sur la lecture, puisque ces événements presque invraisemblables pourraient réellement arriver à n’importe qui. Il est donc un peu (trop ?) facile de se mettre à la place de Claire Halde.
Il est important de souligner qu’on ne nage pas dans le roman policier avec La femme de Valence. L’autrice explore les blessures ainsi que les relations des personnages avec le présent et le passé. C’est une œuvre remplie d’empathie et d’états d’âme.
Le premier roman d’Annie Perreault est une lecture inévitable pour quiconque a envie d’être bousculé par un roman dont il est impossible de se séparer avant sa fin.
- Autrice : Annie Perreault
- Date de parution : mars 2018
- Éditions : Alto
Crédit photo : Patrice Sirois