Cette œuvre d’autofiction s’ouvre sur un auteur de romans policiers en mal d’inspiration. Encouragé par sa nouvelle conjointe, ce dernier examine l’éventualité d’avoir un enfant. Bien vite, ce questionnement le plonge dans sa propre enfance et contamine son écriture. On n’entend plus jouer les enfants raconte donc l’histoire d’Alex, un garçon en perte de repères familiaux.
Nous sommes à la fin des années 60, une époque où la séparation n’était guère commune au Québec. Pour Alex, qui vit chez ses grands-parents, il n’est pas facile de trouver son bonheur, mais sa complicité avec son grand-père et la présence sporadique de sa mère suffisent à son équilibre. C’est lorsque cette dernière décide de l’envoyer au collège apostolique que la donne change.
Arraché à son petit monde tranquille, il perd pied. Le pensionnat est une souffrance pour ce garçon de 10 ans. À preuve, ce passage :
Il attendait que les autres s’endorment dans l’obscurité du dortoir pour pleurer d’ennui. Il parvenait à se raisonner et à ne plus pleurer une fois arrivé au jeudi, alors qu’il pensait à son retour chez ses grands-parents le lendemain. Il aurait ainsi la chance de revoir sa mère, même si ce n’était que brièvement puisqu’elle se reposait dans sa garçonnière en dehors de son travail. (p. 61)
Si on peut être agacé par les détours plus ou moins fortuits qu’Allen Côté emprunte parfois pour nous raconter cette histoire, on n’a aucun mal à s’attacher au personnage principal – Alex – qui, dans sa quête, devient si crédible qu’on a l’impression de le voir littéralement défiler devant nos yeux.
- Auteur : Allen Côté
- Éditions : Annika Parance Éditeur
- Date de parution : septembre 2017
- Nombre de pages : 232 pages
Crédit photo : Vicki Milot