Lecteurs Qui?

Giuseppe Valiante

Giuseppe

Entre l’écriture de deux critiques littéraires, tapées de la main droite, alors que la gauche est occupée à tenir mon bébé, je remarque la présence d’un homme plongé dans la lecture d’un volumineux ouvrage. J’hésite à faire les premiers pas pour enclencher la conversation et ainsi faire mon premier portrait de lecteur. De ses grands yeux qui semblent me dire « Vas-y, je crois en toi ! », ma petite fille de quatre mois me convainc finalement de me lancer.

D’abord surpris d’être ainsi interrompu par mon audace au beau milieu de sa lecture, Giuseppe Valiante accepte avec enthousiasme de se prêter au jeu et vient s’installer à ma table. Nous sommes au café Station W, à Verdun, un de mes endroits préférés pour travailler et un de ses endroits favoris pour lire.

Giuseppe est journaliste pour La Presse canadienne. Fort d’un baccalauréat et d’une maîtrise en journalisme de l’université Concordia, il écrit en anglais des nouvelles du Québec destinées aux citoyens du reste du Canada.

Me voilà donc – aucunement préparée – à faire une entrevue avec quelqu’un qui fait probablement des entrevues régulièrement dans le cadre de son travail. Il me dit qu’il comprend ma gêne, ce n’est pas facile d’approcher des inconnus. Intimidée, mais contente d’avoir osé, je lui pose donc quelques questions.

 

Qu’es-tu en train de lire aujourd’hui ?

« The Maisky Diaries ». C’est en quelque sorte le journal intime d’Ivan Maisky, ambassadeur soviétique à Londres de 1932 à 1943, ayant donc occupé ce poste durant la Seconde Guerre mondiale.

Quel style littéraire préfères-tu ?

Je lis principalement de la non-fiction. J’ai essayé, à quelques reprises, de lire de la fiction, mais elle m’accroche habituellement moins.

Combien de livres lis-tu en moyenne ?

C’est très difficile à dire, parce que le moment où je lis le plus est durant mes déplacements. L’hiver, je prends le métro régulièrement, donc j’ai l’opportunité de lire assez souvent. L’été, par contre, je me déplace en Bixi, donc je lis plus rarement. De plus, au moins une fois par semaine, j’aime prendre le temps de m’installer dans un café et lire pendant une ou deux heures. C’est vraiment un moment privilégié pour moi et c’est important.

La lecture a-t-elle toujours occupée une place importante dans ta vie ?

Étant jeune, je lisais énormément. J’ai lu tous les livres de la série « Goosebumps » (« Chair de poule » en français) de Robert Lawrence Stine. À l’adolescence, j’ai malheureusement un peu délaissé la lecture, mais j’y ai rapidement repris goût. Depuis, j’ai toujours un livre sur moi.

Bibliothèque personnelle de Giuseppe

Crédit photo: Giuseppe Valiante

Combien de livres possèdes-tu ?

Des centaines…en fait, je peux dire avec certitude que j’en possède au moins mille ! J’ai des tablettes de livres partout dans mon logement. J’adore les livres, leur beauté physique et le bonheur de pouvoir les prendre et les feuilleter. Les livres sont pour moi aussi des objets de décoration.

Tes trois coups de cœur littéraires :

  • Toute l’œuvre de Ryszard Kapuscinski, journaliste polonais, et particulièrement son livre « The Shah of Shahs » traitant du déclin du dernier Shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi.
  • Gwynne Dyer est aussi, à mon avis, un auteur incontournable. Journaliste et militaire ayant servi non seulement dans la réserve navale canadienne, mais aussi américaine et britannique, ses livres traitent des guerres dont il a été témoin dans le cadre de ses fonctions.
  • Finalement, l’œuvre complète de Robert Fisk, un autre journaliste, britannique cette fois. Je recommande spécialement son livre « Pity the Nation » traitant du conflit libanais, mais il a aussi écrit sur plusieurs autres conflits comme la guerre du Kosovo et la guerre d’Algérie.

 

Crédit photo d’introduction : Françoise Conea

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