Certains auteurs se lancent des défis pour créer des œuvres différentes de ce dont ils sont habitués. Avec Géolocaliser l’amour, Simon Boulerice a dansé avec la poésie, la narration et surtout, la vérité. La plus vraie que vraie.
Le roman par poèmes traite de Simon et de ses aventures et mésaventures amoureuses (mais surtout sexuelles). À travers toutes les applications de rencontre disponibles, comment se fait-il qu’on ne rencontre pas l’âme sœur ? Simon aimerait bien le savoir. On assiste à ses réussites, ses échecs, ses promenades en métro pleines de satisfaction ou de déception.
L’histoire est racontée via une série de poèmes narratifs. C’est un format extrêmement intéressant, surtout pour une histoire où, un peu comme avec les potins des amis, on ne s’abreuve que de moments croustillants. Exit les détails inutiles, jusque dans les phrases. Tant pis pour les virgules, coordonnants et autres artifices qui ne feraient que diluer l’histoire. Boulerice est chirurgical, même s’il traite de dirty talk qui dérape, de Prince Albert inattendu ou du Scores de LaSalle. Sa plume est crue, mais belle.
D’ailleurs, l’auteur avoue avoir écrit avec un désir de ne pas entraver la vérité, quelle qu’elle soit. Malgré le changement des prénoms de ses conquêtes, il assure que tout le reste est authentique. Dans toute sa beauté et son ennui. Dans tout ce qui est flatteur pour lui et ce qui peut être perturbant. Cet aspect rend l’œuvre d’autant plus magistrale. Alors que tous aiment romancer ou censurer, Boulerice se lance sans avoir peur d’être jugé ou méprisé. On peut aisément souligner une bonne dose d’efforts baudelairiens dans son phénoménal travail du vrai au-delà du beau.
Géolocaliser l’amour est une véritable réussite littéraire. Boulerice maîtrise parfaitement l’art de se dénuder. Désolé pour le jeu de mots (ou pas).
- Auteur : Simon Boulerice
- Nombre de pages : 248 pages
- Date de parution : 19 septembre 2016
- Éditeur : Ta mère
- ISBN : 978-2-924670-00-2
- Provenance du livre : Acheté au lancement à la librairie de Verdun
Crédit photo: Patrice Sirois