Mathieu Leroux touche à beaucoup d’aspects des arts de la scène et il est aussi l’auteur de plusieurs romans et essais. Cet automne, il publie chez Héliotrope son troisième roman : Camouflé dans la chair.
Dans la première partie, un homme se retrouve à l’hôpital, cloué dans un lit, paralysé. Il n’a que sa paupière gauche pour communiquer avec les nombreuses personnes qui le supportent. La souffrance est grande. On assiste à sa guérison lente et ardue. Dans la deuxième partie, le même homme, beaucoup plus tard, se retrouve à Amsterdam où il vit sa sexualité sans restriction dans les saunas gais.
Camouflé dans la chair est une œuvre de contrastes. Leroux écrit une première partie où un personnage statique évolue dans un style dynamique, rempli d’espace et d’entailles. Ensuite, la deuxième partie voit le même personnage vivre des activités pour le moins dynamiques dans un style plus rond et conventionnel. C’est pratiquement deux histoires à des pôles distincts liées par un vague moment de marasme. L’opposition des deux parties est très impressionnante. Elle démontre une réflexion profonde sur la fragilité de la vie, sur l’impact des efforts personnels et sur les changements potentiels chez une personne. C’est à la fois beau et motivant.
Il faut savoir que ce n’est pas un roman pour tout le monde. En plus des raisons mentionnées précédemment, c’est assez dur. Le personnage vit un terrible moment à l’hôpital qui peut sembler insurmontable et accablant. Par la suite, la deuxième partie est crue et sans filtre. Honnêtement, ces deux styles font la grande qualité de ce troisième roman. Cela prouve la grande qualité d’auteur de Mathieu Leroux, mais tout de même, les plus sensibles ne trouveront pas leur compte dans cette œuvre.
Au final, Camouflé dans la chair est un roman saillant. Mathieu Leroux maîtrise les antithèses qui creusent une profondeur exceptionnelle à son roman.
- Auteur : Mathieu Leroux
- Éditions : Héliotrope
- Parution : 6 septembre 2023
- Pages : 178 pages
Crédit photo : Patrice Sirois