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Si je disparais

De prime abord, je croyais insérer ce livre dans mon article Pour une bibliothèque diversifiées – 2ème partie. Or, j’avais trop de choses à dire sur ce nouvel album de la collection Griff. Si je disparais est un livre qui ébranle son lecteur, vient le chercher jusque dans les tripes. 

Déjà si l’on s’attarde à la couverture, on ne peut rester indifférent à cette femme, jeune fille, qui nous regarde et nous met au défi d’ouvrir le livre malgré la noirceur qui en émane. La couverture est percutante, voire troublante. L’intérieur l’est tout autant sinon plus. Si je disparais est l’adaptation d’une lettre envoyée au chef de la police de Winnipeg de la part de Brianna Jonnie, jeune fille Odjibwe de 14 ans. Cette missive criante d’une vérité qui blesse, nous parle du sort réservé aux femmes autochtones portées disparues. Elle explique avec lucidité que les médias adoptent une approche radicalement différente lors de la disparition d’un homme (surtout pour les allochtones, les blancs) versus les femmes autochtones. Dans cette lettre, la jeune autrice s’humanise et par le fait même, fait comprendre que derrière chaque disparition de femmes autochtones, il y a une fille, une sœur, une personne qu’il faut chercher avec ardeur. 

Ce livre, qui s’adresse à un lectorat mature, s’apparente à une bande dessinée. Il est d’une puissance que j’ai du mal à mettre en mot. Encore une fois, la collection Griff nous propose un livre coup de poing qui est soutenu par de la documentation pertinente. Vous trouverez l’entièreté de la lettre de Brianna à la fin du livre. Celle-ci ne manquera pas de vous chambouler tant elle est bien écrite, mais surtout qu’elle véhicule un message alarmant.  

  • Autrice : Brianna Jonnie et Nahanni Singoose 
  • Illustration : Neil Shannacappo 
  • Date de parution : mars 2021 
  • Éditeur : L’Isatis 

Crédit photo : Noémie Philibert-Brunet

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