En 2014, Simon Roy mettait la main sur le prestigieux Prix des libraires du Québec pour son livre Ma vie rouge Kubrick. C’est avec grand plaisir que j’ai trouvé son nom sur un nouvel ouvrage.
Owen Hopkins est le père de Jarvis et il se meurt. Le fils traverse donc l’océan pour l’accompagner au Royaume-Uni dans ses derniers jours. On comprend tout de suite que leur relation est fragile et leur passé, parsemé d’embûches. Le mystère entourant le père est grand et Jarvis ne nous le dévoilera qu’au compte-gouttes.
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L’histoire est entrecoupée d’une multitude d’événements, retours en arrière, réflexions et culture populaire. Au départ, on peut facilement penser que ces pauses ne sont que détails ou bagatelles, mais on constate rapidement qu’elles aident énormément à la construction du récit. Le rythme est efficace et nous permet de souffler. En effet, on constate rapidement que la relation père-fils peinte dans le roman est lourde et étouffante, alors c’est avec grand plaisir qu’on prend le temps de savourer ce que le narrateur a à nous dire sur le baron de Munchhaüsen ou les techniques de fabrication d’un quinzhee. De plus, on a l’impression d’assister réellement aux pensées du narrateur qui ne se limitent pas à se concentrer sur une seule chose.
Le premier effort de Simon Roy traitait énormément du tourbillon de l’art et des relations filiales. En ce sens, Owen Hopkins, esquire est une continuité à la démarche artistique de l’auteur. On y retrouve encore l’obsession de la création (on est davantage dans l’écriture et la musique ici, alors que nous nous baignions dans le cinéma avec Ma vie rouge Kubrick) ainsi que les liens complexes qui unissent un enfant à ses parents.
L’histoire se construit lentement, mais on se laisse aisément bercer par la lumière qui éclaire de plus en plus le mystère d’un père exilé. Le livre est certes tragique, il joue toutefois habilement avec nos émotions. Il nous bouscule sans nous violenter.
- Auteur : Simon Roy
- Nombre de pages : 248 pages
- Date de parution : 7 septembre 2016
- Éditeur : Boréal
Crédit photo : Patrice Sirois
casquette obey
9 janvier 2017 à 9:15 amMerci pour cet article