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Maquina 

Lula Carballo est autrice et poète originaire de l’Uruguay. Ce printemps, elle publie ce qu’elle nomme son plus grand pari littéraire : Maquina.  

La narratrice est préposée aux machines à sous dans un casino. Elle développe lentement une obsession pour une dame riche et difficile d’approche qui vient régulièrement jouer. Malgré les règlements de l’établissement, elle tente un contact et conclut qu’elle doit absolument entrer dans sa vie.  

On reconnaît le style de Carballo qui fait encore aujourd’hui sa force. Il est à la fois simple et aérien. C’est la plume parfaite pour une histoire obsessionnelle. Elle étoffe le récit par sa singulière façon de raconter. C’est crédible et les pages se tournent toutes seules.  

Le monde strident des casinos est un lieu absolument parfait pour le récit de Maquina. Carballo sème le scintillement des machines doucement et les laisse en arrière-plan sans jamais les effacer. L’amertume de la dépendance est partout dans le livre. C’est très réussi. 

Le danger des récits sur l’obsession est la construction trop rapide de la fixation. Or, Carballo n’est même pas proche de tomber dans le piège. Elle prend son temps et l’envoûtement que vit la narratrice est même contagieux. Le récit est construit avec une maîtrise évidente. Le premier roman de l’autrice, Créatures du hasard (Le Cheval d’août, 2018) était une suite de fragments. La mise en place n’était pas nécessairement une priorité. N’empêche, cette fois-ci, elle est centrale et accomplie avec grande habileté.  

Maquina est un récit sur la dépendance et l’obsession. Lula Carballo réussit haut la main son pari en rendant le lectorat aussi accroché que sa narratrice.  

  • Autrice : Lula Carballo 
  • Éditions : Leméac 
  • Parution : 11 mars 2024 
  • Pages : 152 pages 

Crédit photo : Patrice Sirois

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