Peut-être avez-vous déjà entendu l’expression : ne pas se fier à la couverture d’un livre ? Dans ce cas-ci, vous devez absolument vous y fier : l’homme à la hache, le crâne et le sang font partie intégrante de l’histoire. Pour une première lecture d’un livre de Carine Paquin, elle a certes réussi à capter mon attention. L’asile du nord — Alex (et j’imagine que c’est comme ça pour toute la série) est un roman basé sur des histoires vraies provenant de la ville de Malartic où horreur, paranormal et drame s’entremêlent. Pour lecteurices averti. e. s seulement !
L’autrice nous met bien en contexte son récit : il s’agit de faits réels agrémentés de témoignages datant des années où Malartic, ville du Nord, était en plein essor, mais où sont aussi advenus plusieurs drames et morts tragiques. L’histoire d’Alex en est une.
Alexandre Langelier a très tôt fait savoir à sa mère qu’il avait une aptitude à prédire la mort. En effet, très jeune, vers l’âge de 5 ans, il dit à sa mère que son père va mourir d’une explosion. Le drame arrive quelques heures seulement après la prémonition. Bien que très ébranlée, la mère n’est pas surprise. Elle-même sent souvent des présences et reçoit des messages d’entités, mais elle garde ça pour elle-même. Malheureusement pour la suite, elle dit à son fils de ne pas dire ça à personne et de penser à des belles choses. Alex grandira de façon plutôt normale, mais toujours en ayant des visions des morts des gens proches de lui, comme la fois où il a vu son ami adolescent se noyer juste avant que l’événement arrive. Le fait de n’avoir rien fait pour lui sauver la vie l’atteindra profondément. Alex deviendra ambulancier afin d’aider les autres, mais il doit souvent consommer de l’alcool pour l’aider à rester zen. À Malartic, ils sont deux hommes à répondre aux appels à l’aide avant que la police ou que d’autres ambulanciers de Rouyn ne peuvent se rendre.
Un soir, les deux hommes seront appelés sur le site d’une immense tragédie : plusieurs hommes et femmes et même un enfant sont gravement blessés ou morts. Il semble s’agir d’une cérémonie occulte sectaire où les participants auraient sacrifié un enfant pour l’offrir à Satan tout en engrangeant un pacte de suicide. C’est à partir de ce moment-là qu’Alex va de moins en moins bien, sa personnalité devient très changeante : d’un petit garçon à un homme pervers. Il sera interné peu de temps après à l’asile psychiatrique de Malartic. Sa mère est soulagée puisqu’elle ne reconnait plus son garçon, mais lorsqu’il revient à la maison, clairement les entités n’ont pas quitté le corps d’Alex. Sa mère, déchirée, décide de faire venir un médium pour exorciser son garçon. Est-ce que les pouvoirs du médium et de la mère fonctionneront ? Est-ce que les entités laisseront tranquille Alex ?
Ce livre m’a vraiment troublée. Il faut dire que je ne suis pas une lectrice d’horreur habituellement, je lis des polars, des thrillers psychologiques, mais je n’avais jamais rien lu de la sorte. C’est loin d’être négatif, je dois avouer que j’avais beaucoup de difficulté à lâcher ce livre. Est-ce que je crois à tout ? Difficile à dire, mais l’histoire est très bien racontée et peu importe si Alex était véritablement possédé par des esprits malveillants, les drames restent tout aussi tragiques. Chapeau à Carine Paquin pour cette série, elle réussit à nous faire vivre des émotions très fortes et à vouloir en savoir plus sur la ville de Malartic.
- Autrice: Carine Paquin
- Maison d’édition: Boomerang
- Parution: 19 novembre 2024
- Nombre de pages: 336
Crédit photo: Valérie Ouellet
