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Chasseur au harpon : un long récit de Markoosie

Nous nous transportons dans un campement Inuit. Un ours polaire a éventré des chiens d’attelage. Les hommes se rassemblent et partent à la poursuite de la bête folle. Kamik est l’un des chasseurs. Il rêve de manier le harpon comme son père sait si bien le faire. Il est conscient que la mission est dangereuse, mais pour la communauté, il faut braver les dangers que réserve l’Arctique.  

Ce roman est certainement une belle introduction à la culture Inuite. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre Chasseur au harpon et le documentaire Le rêve d’Okpik qui m’a permis de comprendre la relation particulière entre un Inuk et son attelage. On peut se demander si cet ours blanc n’est pas une représentation de l’homme blanc. En effet, entre les années 50 et 70, un peu comme l’ours, des allochtones ont abattu sans hésiter les chiens de traineaux si précieux à la culture Inuite. Bien sûr, les hommes partent à la poursuite de l’animal malade pour veiller sur la communauté, mais aussi, peut-être, pour honorer les bêtes massacrées sans gène. Pour les Inuit, les chiens d’attelage sont essentiels à la survie. Ils sont moyen de transport, de défense, mais également des yeux dans la tempête. Je dis ça, je ne dis rien, mais quelles sont les chances de survie de Kamik sans les chiens? Parce que ce récit, c’est justement une histoire de survie et de transmission des savoirs, de la culture. 

J’ai dû chercher les bons mots pour parler du livre Chasseur au harpon de Markoosie Patsauq (et je ne suis toujours pas convaincue de les avoir trouvés). Il faut dire que cette édition porte une attention toute particulière à la langue. Depuis sa parution dans les années 70, celui qui est considéré comme le premier livre Inuit n’avait jamais été traduit en français à partir de sa langue d’origine l’inuktitut. De nombreuses traductions ont été publiées, mais toujours à partir de la traduction anglaise. Dans cette nouvelle version, il n’y a pas de flafla. L’écriture de l’auteur est simple. La lecture de ce livre m’a donné l’impression d’écouter quelqu’un narrer une histoire. On n’ajoute pas 1001 adjectifs, on ne conserve que les mots essentiels. 

  • Auteur : Markoosie Patsauq 
  • Nombre de pages : 128 pages 
  • Date de parution : février 2021 
  • Éditeur : Boréal 

Crédit photo : Noémie Philibert-Brunet

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