Une femme, Madeleine, a été arrachée de son village St-Charles-de-Mandeville alors qu’elle est une jeune femme. Siméon, futur enquêteur pour le service de police de la ville de Montréal, a demandé sa main à son père qui n’a pas daigné consulter sa fille. Le couple s’installe donc dans un appartement d’un immeuble, nommé le Castel, au centre-ville. Madeleine s’ennuie et tente de s’entourer de verdure comme elle le peut. À la mort de ses parents, Siméon vendra la maison familiale pour permettre à sa femme d’ouvrir une fleuristerie à son épouse.
Au village, la sœur de Siméon, Suzanne n’a jamais pardonné à ce dernier d’avoir vendu la maison familiale alors qu’elle y demeurait et qu’elle s’était occupée de leurs parents jusqu’à la fin. À la mort de Siméon, les regrets amers des deux femmes referont surface, les deux comprendront que leur destin a été scellé par un homme qui ne les comprenait pas.
J’ai beaucoup aimé Ce qui nous dévore. Le livre est merveilleusement ficelé, l’écriture de Marie-Hélène Sarrasin est magnifique digne d’un recueil de poésie.
Au garage de Maria, elle a ouvert la portière et a remercié Louis. Il ne l’a pas pris comme un congédiement.
– p.30
J’ai adoré l’ajout des personnages tels les Commères, deux sœurs formant un tout, une institution du village.
Il ne faut pas sous-estimer les vieilles qui se bercent devant leur maison à longueur de journée. Les Commères sont les pierres qui font dévier la trajectoire des rivières. Elles réalignent les destins, les croisent, les nouent. Même si elles exaspèrent parfois Suzanne et les trois quarts de Lanaudière depuis des siècles.
– p.96
Ce qui nous dévore parle de ce qu’on souhaite, de ceux qui décident trop souvent pour les autres, mais aussi de solidarité, de plantes, d’amitié, d’amour. C’est un excellent roman qui est unique en son genre. Je n’avais pas lu Douze arpents, mais je vais rectifier la situation très bientôt et probablement aussi, aller m’acheter une plante carnivore.
- Autrice: Marie-Hélène Sarrasin
- Maison d’édition: Tête première
- Parution: 7 mai 2024
- Nombre de pages: 168
Crédit photo: Valérie Ouellet