Mélasse de fantaisie

Publié le 7 août 2022

N’importe où, mais toujours ailleurs. Je voulais vivre comme ça, loin de ma mère, de ma famille, de la violence et de la pauvreté des lieux. Ailleurs, ça ne pouvait pas être pire. Impossible.
– p. 11

Ça commence par un décès qui n’a pas lieu, dans un appartement-maison-close, domaine de Chantale Choquette, célèbre prostituée du quartier Centre-Sud. Nous sommes en 1976 et le petit Francis, à peine venu au monde, roule dans les escaliers, sous les yeux de sa mère apeurée. Cette première chute annonce une vie chaotique, entre l’alcoolisme maternel, les terrains de jeux faits de misère et de ferrailles, et Frigo, le robineux du quartier qui fait un peu peur, mais est gentil avec tout le monde, et dont on ne sait ni d’où il vient ni s’il s’en va quelque part. C’est dans ce contexte si particulier que naitra l’envie d’écriture du narrateur.

Premier roman de Francis Ouellette, Mélasse de fantaisie offre un portrait haut en couleurs d’une époque et d’un quartier montréalais, dans une misère faite de violence et de rires, de débandades et de colères. On y croise des personnages hors normes, qui vagabondent dans une pauvreté certaine en faisant de leur mieux – et parfois pas vraiment non plus. L’écriture est parfois drôle, parfois troublante, souvent surprenante et déstabilisante. On se perd dans le temps et dans l’évolution de cette famille dont on se doute que tout ne finira sans doute pas très bien.

Un roman à s’offrir pour le 12 août j’achète un livre québécois.

TW : viol, pédophilie, violences.