Il n’est pas étonnant que cette bande dessinée ait gagné autant de récompenses depuis sa publication en 2020! Léonie Bischoff a réussi à créer un livre d’art avec ses sublimes illustrations qui appuient et surtout ajoutent à la vie d’Anais Nin, pourtant déjà fascinante. Anais Nin est une des premières autrices érotiques à avoir été connue et lue du public. La plupart de ses récits seront publiés après sa mort, dont ses journaux intimes où elle se permettait de fantasmer et qui lui permettaient aussi d’être ces autres femmes, ces autres personnalités qui « vivaient » en elle.
La bande dessinée donne une grande place à sa rencontre avec Henry Miller, un amant et un auteur, qui lui apprendra la sensualité et avec qui elle se sentira complète. Aussi, Léonie Bischoff met l’accent sur sa rencontre avec l’épouse de celui-ci, June. On voit la fascination qu’Anaïs avait pour ces deux personnes qui seront très importantes pour elle. Anaïs Nin écrira sur June, et surtout elle veut écrire comme une femme et refuse toutes les corrections et les commentaires d’Henry sur ce qu’elle écrit.
Vous vous demandez peut-être pourquoi Sur la mer des mensonges ? La bande dessinée fait ressortir les mensonges d’Anaïs à son mari, bien sûr, par ses relations extra-conjugales, mais on parle aussi et surtout, du moins c’est comme ça que je l’ai compris, des mensonges qu’on se raconte sur soi-même parfois afin de vivre une vie convenable aux yeux de la société et de ses standards. L’ouvrage aborde aussi des côtés plus troublants de la vie de l’autrice comme la relation tordue avec son père.
Une chose est sûre, cette bande-dessinée est certainement à lire, à regarder, à contempler, avec des illustrations, parfois explicites, qui s’approchent d’aquarelles magnifiques. Les couleurs et le trait fin apportent une dimension complète et sensuelle à l’histoire. Je vous invite à la découvrir.
- Autrice : Léonie Bischoff
- Maison d’édition : Casterman
- Parution : 2020
- Nombre de pages : 190
Crédit photo : Valérie Ouellet