L’équation du temps est le premier roman de Pierre-Luc Landry publié en 2014. Il s’est qualifié parmi les finalistes du prix des lecteurs de Radio-Canada et aussi au prix France-Québec de cette année-là et je peux comprendre pourquoi. Cette œuvre aborde des thèmes universels mais d’une façon très originale. En tournant les pages, on devient rapidement un spectateur fasciné par les parcelles de vie de trois personnages, Ariane, Francis et Émile, à qui le temps échappe, devient abstrait.
Le roman débute par l’écoute d’un documentaire par Ariane sur la notion du temps qui n’est pas exacte : « […] on peut être en avance ou en retard sur l’heure « réelle ». Il n’y a que quatre fois dans l’année où les horloges indiquent exactement l’heure solaire vraie ». Pour remédier à ce problème, des scientifiques ont développé une équation du temps. Ce documentaire, on s’en doute, aura un effet important pour la suite. L’impression que quelque chose de plus grand que notre existence, de trop compliqué pour pouvoir tout comprendre est là, en suspend. Tout ce que nous pouvons faire est essayer de retirer le plus de bonheur possible de notre passage.
Parfois j’ai envie de croire à toutes les théories du complot. Plus précisément à celles du genre : nous ne sommes finalement que des personnages, des pantins d’un quelconque dieu ou qu’un narrateur fait bouger et parler. J’ai trop étudié la littérature, je pense. Je dis « je » et je m’arrête aussitôt pour tenter de comprendre ce que ça peut vouloir dire. Comme tant d’autres l’ont fait avant moi.
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À partir de ce thème, les personnages auront tous des rapports différents au temps qui passe, mais ils chercheront tous à en profiter le plus possible, d’avoir des bonheurs simples malgré ce qui leur glisse entre les doigts. Certains personnages se croiseront aussi dans cette trame un peu étrange, mais absolument bien ficelée. J’ai absolument aimé suivre les différents personnages qui tentent tous de trouver un peu de profondeur, de sens à leur vie. Le style, les mots de Pierre-Luc Landry sont absolument magnifiques et font en sorte que nous continuons malgré le côté expérimental de cette fiction.
- Auteur : Pierre-Luc Landry
- Maison d’édition : Druide
- Année de parution : 2013
- Nombre de pages : 226
Crédit photo : Valérie Ouellet