C’est avec son roman Station Eleven que l’autrice canadienne Emily St. John Mandel s’est fait connaître au Québec lorsque sa traduction est parue chez Alto. Cette année, la maison d’édition renoue avec l’autrice et fait paraître son cinquième roman, L’Hôtel de verre, seulement quelques mois après la parution dans son anglais originel.
L’histoire est assez complexe à résumer puisqu’elle évolue très vite et passe d’un personnage à l’autre suivant une série de conséquences rappelant les pires effets papillon. D’abord, Paul s’exile en Colombie-Britannique après avoir commis une erreur irréparable. Dans un mystérieux hôtel, sa sœur rencontre un riche homme d’affaires et refait sa vie à New York. Quand ce dernier se fait arrêter, elle doit disparaître sur un bateau de croisière comme cuisinière. Et ce n’est qu’une infime partie de tous les drames qui découlent d’abord d’une décision prise à l’autre bout du continent.
Si vous avez apprécié Station Eleven pour son univers de science-fiction, il est important de savoir que L’Hôtel de verre n’a rien de ce style. C’est un roman réaliste explorant avec brio des thèmes universels : les mauvaises décisions, les malaises des compromis, les conséquences de nos actions, les relations humaines et ainsi de suite. Les personnages de Mandel sont toujours complexes et attachants malgré leurs côtés détestables. Même si un personnage ruine la vie de centaines d’individus, l’autrice trouve une façon de nous faire sentir mal pour… l’instigateur du malheur. L’Hôtel de verre explore la notion de répercussions bien au-delà du cadre classique : en changeant souvent le personnage central, nous réalisons que les conséquences entraînent une série de contrecoups souvent plus graves que nous ne l’imaginions.
L’Hôtel de verre est un récit brillant absolument à la hauteur de son prédécesseur, Station Eleven. Emily St. John Mandel s’ancre de plus en plus le rôle d’autrice canadienne incontournable et il serait triste de passer à côté d’un tel talent.
- Autrice : Emily St. John Mandel (trad. Gérard de Chergé)
- Éditions : Alto
- Parution : Mars 2021
- Pages : 386 pages
Crédit photo : Patrice Sirois