Après Le cadavre de Kowalski et La chair de Clémentine, Vincent Brault nous revient cette année avec ce roman original qui aborde l’amour et le deuil, Le fantôme de Suzuko.
L’histoire se déroule au cœur de Tokyo. Nous suivons un québécois qui y retourne, après y avoir passé plusieurs années avec sa partenaire Suzuko. Il est en plein deuil, car cette dernière a récemment disparue à jamais. Tout au long de l’histoire, on ressent cette déchirure vécue par le personnage qui lutte intérieurement pour continuer à vivre malgré la perte tragique de son grand amour. Il revit leurs instants passés dans cette ville qu’il aime tant. Il doit faire face au traumatisme de revivre dans l’appartement qu’ils ont partagé. Il est littéralement hanté par elle, son absence lui étant constamment rappeler par tous les souvenirs qui lui reviennent. Le livre en entier est un éloge à Suzuko. J’ai d’ailleurs particulièrement aimé Suzuko, car le personnage sort définitivement de l’ordinaire. Artiste excentrique, elle en vient à faire de sa vie une performance inusitée. Le narrateur l’accompagne dans son processus créatif, la supporte et l’admire.
Bref, c’est un livre superbe qui nous fait découvrir la splendeur de Tokyo, tout en nous enveloppant de la tourmente qu’apportent, chacun à leur façon, l’amour et le deuil. On se laisse imprégner par l’unicité du personnage de Suzuko. Un roman étrange, sensible et beau.
- Titre : Le fantôme de Suzuko
- Auteur : Vincent Brault
- Éditions : Héliotrope
- Date de parution : 15 février 2021
- Nombre de pages : 200 pages