Elkahna Talbi est Québécoise de deuxième génération d’immigration. Ses parents sont Tunisiens. Elle est donc Québécoise et Tunisienne. Elle est les deux à la fois, entièrement. Mais elle se sent aussi l’ «autre» ici et l’ «autre» là-bas, se sent tiraillée entre les deux facettes de son identité, riche et plurielle, qui l’amène à vivre des dépaysements, des questionnements et des réflexions. Qui l’amène à écrire.
À écrire pour nommer, pour sentir, pour vivre, dans toute sa pluralité.À écrire pour se constituer un pays, un univers qui lui ressemble, où sa liberté, sa créativité et son essence se définissent et se rencontrent :
C’est dans l’écriture que j’ai trouvé pays, une poésie au-delà des frontières .
Et ce pays qu’elle a construit, il est magnifique.
La poésie d’Elkahna Talbi, alias Queen KA, est riche, plurielle,sensorielle. Elle voyage de Bab el Bahr à Côte-des-neiges, elle s’ancre dans le sable et dans la neige. Elle se nourrit de voyages d’été en Tunisie, de classes d’école montréalaises, de retrouvailles familiales au salon, d’appels à la prière et de clash culturels. Elle est binationale et triculturelle. Tunisienne, Québécoise et Amazigh. Elle est… « figuier, sous la neige ».
J’ai lu Moi, figuier sous la neige avec mon copain. À deux, on s’est partagé l’œuvre, on s’est lu les poèmes. Ni l’un, ni l’autre, individuellement, ne sommes de deuxième génération d’immigration. Mais à nous deux, on l’est un peu. Biculturels, binationaux. Pris entre les deux. Et nos enfants, si nous décidons d’en avoir un jour, le seront.
J’avais donc besoin et envie qu’on le lise à deux. Pour attraper les mots dans leur envol, pour les couver, ensemble. Pour réaliser que ce ne sont pas les mêmes passages qui nous ont fait rire, mais qu’ils nous ont tous touchés, profondément. Parce que Elkahna est de loin ma poétesse et slameuse québécoise préférée. Et que, avec elle, on respire mieux, on se comprend davantage et on s’envole, doucement, vers la chaleur de là-bas tout en profitant du froid d’ici.
- Autrice : Elkahna Talbi
- Date de parution : 2018
- Éditions : Mémoire d’encrier
- ISBN : 9782897125134
Crédit photo : Mylène de Repentigny-Corbeil