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The Handmaid’s Tale (La servante écarlate)

Handmaid's tale

L’histoire rédigée par la Canadienne Margaret Atwood se déroule dans les années 1980, dans le nord-est des États-Unis, alors qu’une société totalitaire se déploie. Imposé par de riches intellectuels aux visions étroites et strictes, ce nouveau monde baptisé République de Gilead fait peu d’heureux. Après avoir fait table rase du gouvernement en place, un groupe d’hommes dominent l’échelle sociale avec pour but d’assurer la survie du peuple, car un sérieux problème d’infertilité empêche le renouvellement des générations.

C’est le premier roman de Margaret Atwood que je lis. J’ai choisi de le faire en anglais afin d’apprécier la plume de cette auteure primée internationalement, dans sa langue d’écriture. Celle-ci est ponctuée d’images fortes, de descriptions détaillées et de métaphores vraiment efficaces. Tant pour l’inquiétant récit qu’elle nous offre que pour son style d’écriture, j’ai adoré cette bouleversante fiction dystopique.

Dès les premières lignes, on plonge dans un monde parallèle, fermé sur lui-même et encadré de règles barbares et de châtiments atroces. Les femmes perdent tous leurs droits et deviennent, suivant certains critères, des servantes, des mères porteuses, des prostituées ou des tantes « éducatrices » de bonnes manières. Même les épouses des dirigeants ne jouissent que d’une liberté limitée.

Dans ce monde de secrets, d’hypocrisie, de mensonges, la survie des habitants dépend de leur respect des règles ou de l’apparence de respect. Et c’est derrière cet « apparent respect » que les plus résilientes cachent le rêve fou de se rebeller, de se libérer.

La société étasunienne inventée par Margaret Atwood est développée avec intelligence et finesse. Il ne s’agit pas de science-fiction, car dit-elle dans l’introduction de la plus récente édition de ce roman : « Une de mes règles était de mettre dans ce livre seulement des choses qui se sont déjà produites […] et aucune technologies inventées. Pas de gadget imaginaire, pas de lois imaginaires, pas d’atrocités imaginaires. » Et c’est ce qui est effrayant dans son roman. On comprend que ce qui se déroule à Gilead s’est déjà passé quelque part dans le monde, en tout ou en partie, que ça se produit encore ailleurs et que ça pourrait très bien arriver en Amérique du Nord.

Constater le résultat de la perte de tous nos droits et liberté donne à réfléchir au monde dans lequel on vit et à sa fragilité face aux dirigeants.

Écrit en 1985, The Handmaid’s Tale a été adapté au grand écran en 1990 et fait l’objet d’une série télévisée qui a diffusé sa première saison au printemps 2017.

 

  • Auteur du livre : Margaret Atwood
  • Nombre de pages : 358 pages
  • Date de parution : 1985
  • Éditeur : EMBLEM McClelland & Stewart

Crédits photo : Sandra Gravel

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