L’une de mes belles découvertes en termes de lecture en 2016 fut certainement les romans de David Goudreault. J’aime habituellement des lectures plus « douces » mais j’ai adoré lire La Bête à sa mère et La Bête et sa cage, les deux premiers tomes d’une trilogie dont le dernier tome est à paraitre en 2017.
Le narrateur y est un homme dérangé. Très dérangé. Il nous fait passer par toute une gamme d’émotions, entre les pauvres animaux qui se trouvent sur son chemin, les femmes qui le côtoient, et pire, les victimes de ses meurtres. Mais on y trouve aussi un homme duquel nous avons pitié, puisqu’il a grandi sans sa mère et continue de la rechercher à travers toutes ses aventures. Et bien que le sujet en soit un qui est difficile, le tout est écrit avec un humour qui nous permet de tenir le coup, et qui étrangement, rend la lecture acceptable, même agréable.
L’auteur a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de nos questions, qui nous permettrons de tenir le coup jusqu’à ce que nous puissions retrouver la bête.
J’oscille constamment entre la pitié, la répulsion et le fou rire lorsque je lis sur la bête. Suis-je normale ? Était-ce l’intention recherchée lors de ton écriture ?
Excellente lectrice, tu embarques dans l’histoire. Mon défi était de rendre ce personnage attachant malgré ses comportements inacceptables. Je voulais créer un univers trash, mais drôle et littéraire. Heureux de constater que la magie opère.
Nous avons affaire à un anti-héros. Ça fait du bien et tes livres nous sortent de notre zone de confort. C’est très cru. Est-ce que certaines personnes se sont toutefois dites « choquées » à la lecture de tes livres?
Oui, quelques personnes étaient choquées. Étonnamment, elles l’étaient davantage par le traitement qu’il réserve aux animaux plutôt que sa cruauté envers les humains. Étonnamment, contrairement à moi, aucune de ces personnes étaient végétariennes…Il semble que la torture d’un animal fictif est plus bouleversante que manger un morceau d’animal mort.
Quelle est la date prévue du dernier tome des aventures de la bête Abattre la bête. Et peux-tu nous donner un tout petit « punch » sur ce qu’on y découvrira ?
Le dernier tome sera en librairie le 12 avril. Je ferai une tournée de lancements autour de cette date. On termine en force, mon personnage s’évade de Pinel et fout le bordel dans les rues de Montréal. Il devient pimp aussi, un pimp punk à la recherche de sa maman. Il y aura beaucoup d’amour, de larmes et de sang versé.
Crédit photo : Valérie Léger
Karine Fortin
16 mars 2017 à 4:12 pmDéfinitivement un auteur à suivre! À la fois généreux en personne et ingénieux dans ses romans