Maxime Cayer publie ce printemps son troisième recueil de poésie chez Hamac. Auteur prolifique, il a contribué à de nombreuses publications et a été finaliste au Prix du public Moebius en 2017.
J’avais particulièrement apprécié son recueil En aucun lieu, publié en 2022 chez Hamac, où il tissait habilement des liens entre l’écoanxiété et le deuil amoureux. Avec La chambre rouge, Cayer plonge encore plus profondément dans des thèmes sombres tels que l’anxiété, la violence et l’isolement. Les poèmes révèlent l’âme tourmentée d’un poète démoralisé, mettant à nu sa vulnérabilité.
« des mains invisibles
qui se tendent vers ma gorge
quelque chose s’est infiltré sous ma peau
jusque dans mes veines
je ne sais pas ce que c’est »
– La chambre rouge, p. 14
La plume de Cayer est à la fois simple et bouleversante, frappant toujours avec force. Il n’hésite pas à exprimer son aliénation de manière brute et sans fard.
« l’enfant dans la baignoire
les poignets coupés
est mon seul ami »
– La chambre rouge, p. 25
Dans ce nouveau recueil, Cayer explore également diverses formes poétiques. La première partie est en vers, tandis que la seconde partie adopte des blocs de texte, apportant une dynamique intéressante à l’ensemble. Son style s’adapte aisément au récit, rendant la lecture fluide et captivante. La chambre rouge est suivi d’un autre texte, douze temps morts pour souhaiter la bienvenue à tous nos ennemis, également écrit en vers. Ces deux œuvres cohabitent harmonieusement, partageant des thèmes communs de solitude et d’échec.
Ce nouveau livre de Cayer est dense et riche, malgré ses cent pages.
La chambre rouge démontre une fois de plus tout le talent de Maxime Cayer, qui utilise sa sensibilité comme une arme tranchante et percutante.
- Auteur : Maxime Cayer
- Éditions : Hamac
- Parution 1er avril 2025
- Pages : 104 pages
Crédit photo : Patrice Sirois
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