Un homme vivant près d’un village et venant de se séparer demande à sa sœur de venir l’aider et d’habiter avec lui. Nous suivons donc cette jeune femme qui a été soumise toute sa vie à ses frères et sœurs aînés, ses adelphes comme elle les nomme. Cette jeune femme arrive donc alors que le frère doit quitter pour un temps pour le travail. Elle ne connait personne au village et ne parle pas leur langue.
Elle arpente donc la forêt autour de la maison du frère en se promenant avec Bert, le chien de son aîné. Malheureusement, plusieurs événements bizarres surviennent avec les animaux du village : hystérie bovine, infanticide porcin, décès d’une brebis en couches, fléaux agricoles et grossesse nerveuse d’une chienne. Les habitants associeront rapidement la présence de la jeune femme aux morts de leurs animaux et verront, ainsi, en elle, le mal alors que, toute sa vie, elle n’a fait pourtant qu’obéir.
Bernstein aborde donc dans ce deuxième roman la xénophobie, la peur de l’autre auquel on est prêt à jeter tous les blâmes lorsqu’il vient d’ailleurs. On touche aussi à la gentillesse comme un signe qu’on cache quelque chose. Plus la narratrice tente de se faire accepter, pire devient l’aversion. Les cadeaux et les offrandes qu’elle offre aux habitants sont vus comme des talismans démoniaques et sont vite enterrés sur la plage.
L’écriture de Sarah Bernstein est particulière, la lecteurice doit décoder les phrases, comprendre au-delà des mots. J’ai trouvé la lecture de ce roman un peu difficile, je ne pense pas qu’il soit pour tout le monde, il rappelle les grands classiques qui illustrent des problématiques plus grandes que l’histoire. Le récit est plus que pertinent et je peux voir l’intelligence du propos dans l’histoire, mais il ne s’agit pas ici de divertissement à proprement parler. L’autrice a été récipiendaire du prix Giller en 2023 et finaliste au prix Booker 2023 pour ce roman.
- Autrice: Sarah Bernstein
- Traductrice: Catherine Leroux
- Maison d’édition: Alto
- Parution: 14 janvier 2025
- Nombre de pages: 152
Crédit photo: Valérie Ouellet
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