Se laisser envoûter… aux éditions Tête Première

Publié le 23 novembre 2024

Tête première est une maison d’édition montréalaise spécialisée dans la fiction narrative. Tel qu’indiqué sur son site, « Tête première valorise la recherche de sincérité, tout en affectionnant les zones troubles, l’étrange, les espaces liminaux et vertigineux. » Retour sur deux parutions de la fin de l’été, début de l’automne : La joie des fous d’Éric Mathieu et La grande noyée de Marie-Jeanne Bérard.

La joie des fous
d’Éric Mathieu

Dans une ville déshumanisée et surveillée, Clara, poète et professeure d’université, erre à la recherche d’Arno, qui vient de la quitter. Isolée dans une chambre d’hôtel, elle espionne le père de ses enfants et sa nouvelle conjointe. Entre psychoses et visions, entre alcool et dépression, Clara sombre dans le désespoir. Jusqu’au jour où elle rencontre Zadig, clandestin. Les amants s’entraînent alors mutuellement dans une spirale de violence.

Avec La joie des fous, Éric Mathieu interroge les mécanismes de la violence et de la folie, ainsi que l’impact d’une société dysfonctionnelle sur les individus. Entre folie, fantasme et réalité, les personnages d’Eric Mathieu se perdent et se retrouvent dans une société totalitaire épeurante. Le roman, raconté principalement du point de vue du fils impuissant de Clara, est aussi envoûtant qu’inquiétant.

Auteur : Éric Mathieu
Maison d’édition : Tête Première
Date de parution : septembre 2024
Nombre de pages : 264

La grande noyée
de Marie-Jeanne Bérard

Sylvette Luzel, veuve septuagénaire isolée dans la lande bretonne, découvre un jour une femme nue sur la grève. Fascinée par ce qu’elle imagine être une créature marine déjà aperçue dans son enfance, Sylvette l’amène chez elle pour partager trois jours et trois nuits. Au fil des heures, les deux femmes réussissent à communiquer dans un étrange silence. Marie-Morgane, la noyée des noyées, va peu à peu faire découvrir à Sylvette l’étendue de ses origines, sa souffrance et ses pulsions.

Explorant avec originalité le mythe de Lilith, La grande noyée réfléchit autant la maternité et la filiation que la condition des femmes.