Jessica Johns, écrivaine nehiyaw queer d’ascendance anglo-irlandaise et membre de la Première Nation de Sucker Creek, a été nominée pour de nombreux prix, remportant notamment le prestigieux Alex Award pour son premier roman, Bad Cree. Cet automne, Alto nous offre la traduction française de ce phénomène littéraire.
Mackenzie est tourmentée par des cauchemars liés à son passé traumatique. Ces rêves commencent à envahir son quotidien, la plongeant dans un état de danger constant. À mesure qu’elle cherche du soutien auprès de sa famille, elle découvre l’ampleur et la complexité de sa situation.
Le style du premier roman de Johns ne se laisse pas réduire à un seul mot. Tantôt réaliste magique, tantôt tendre, il explore également l’horreur et la quête identitaire. Tous ces éléments s’entremêlent harmonieusement. On pourrait, si on insistait, le qualifier de thriller. Cependant, limiter cette œuvre à une seule étiquette serait un affront à sa richesse.
Dès les premières pages, le livre s’imprègne d’une atmosphère sombre, presque gothique. Les corneilles, omniprésentes, instaurent un ton de deuil qui traverse l’ensemble du récit. Pour cette ambiance envoûtante, Bad Cree s’impose comme un incontournable de l’automne. Johns excelle à créer une atmosphère dans laquelle le lecteur plonge avec ferveur.
Un élément frais au cœur du roman est la thématique familiale. Les deuils de sa sœur et de sa grand-mère bouleversent Mackenzie, mais c’est aussi sa famille, tant proche qu’élargie, qui lui apporte du soutien. Oubliez les histoires de princes charmants : ici, la solidarité féminine est au premier plan. Bien que Mackenzie ne soit pas seule, il devient évident que les femmes sont les piliers de son réconfort.
En résumé, Bad Cree est une œuvre hors du commun, et il est facile de comprendre pourquoi elle a suscité tant de nominations. Jessica Johns maîtrise un suspense captivant qui ne fait qu’augmenter notre impatience de découvrir son prochain roman.
- Autrice : Jessica Johns (traduction d’Éric Fontaine)
- Éditions : Alto
- Parution : 16 octobre 2024
- Pages : 249 pages
Crédit photo : Patrice Sirois
