Hovik Afyan est auteur et éditeur. Avec son premier roman, Rouge, il a été retenu sur la liste préliminaire du Prix de littérature de l’Union européenne. Cet automne, La Peuplade nous offre la traduction française d’Anahit Avetissian.
Aram est peintre et Arous, danseuse. Alors que la Seconde guerre du Haut-Karabakh éclate entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ils se dirigent vers la frontière où les affrontements ont lieu. Ils retrouvent sur leur chemin les dépouilles d’enfants des deux camps. À travers l’envie d’aller combattre et la peur, ils tentent tant bien que mal de trouver un équilibre.
Le premier livre d’Afyan est extrêmement poignant. Le quotidien des protagonistes prime sur les événements postsoviétiques et on comprend rapidement l’impact de la guerre sur les personnages. Il s’agit d’une histoire de gens ordinaires, d’artistes qui ne demandent rien à personne, qui se retrouvent dans un conflit qui ne semble jamais se terminer. Leurs rêves se mêlent à la souffrance, les espoirs s’inondent d’incompréhension.
Nul besoin d’être expert en conflit du Caucase pour comprendre Rouge. Il suffit de comprendre que personne, au quotidien, ne pouvait prévoir que le conflit allait s’envenimer au point où des gens tombent au combat. C’est là la beauté du roman d’Afyan. Ce n’est pas un livre de guerre où tout le monde se tire dessus. C’est une histoire où des citoyens ne comprennent plus le monde dans lequel ils vivent. Cette émotion très propre à la guerre est ce qui pousse le lectorat à tourner page après page, cherchant des explications maintenant devenues beaucoup trop complexes.
Rouge est un roman très émouvant qui cerne vraiment bien les émotions citoyennes vécues pendant la guerre. Il montre précisément comment des événements extérieurs peuvent changer une vie pour toujours.
- Auteur : Hovik Afyan (traduction de Anahit Avetissian)
- Éditions : La Peuplade
- Parution : 16 octobre 2024
- Pages : 168 pages
Crédit photo : Patrice Sirois
