Catherine Leroux est une scénariste, traductrice et romancière primée pour de nombreux ouvrages. Ce printemps, elle frappe encore fort avec un nouveau roman : Peuple de verre.
Alors que la crise du logement force le gouvernement à entasser des centaines d’inlogés dans des immeubles qui frôlent davantage la prison que le HLM, Sidonie, une journaliste intrépide et ambitieuse, décide d’y mener une enquête. Brasser l’ordre lui amènera le succès, mais aussi une chute brutale.
Le récit de Leroux est beaucoup trop près de la réalité pour être qualifié de dystopie. C’est fou à quel point l’autrice invente un univers dans lequel nous pourrions basculer d’une seconde à l’autre. Le roman peint un Québec dans lequel on peine à loger ses habitants et dans lequel il flotte une apathie généralisée envers ceux et celles qui n’ont pas de toit. Ça vous rappelle quelque chose?
La personnage principale, Sidonie, est une femme complexe. Elle est à la fois persévérante et inconstante. Elle est prête à tout pour réussir son enquête. Par la suite, quand elle subit les conséquences désastreuses que l’univers ne réserve qu’à ceux et celles qui attaquent un système bien en place pour contenir les problèmes à un seul endroit, elle tente de s’en sortir quitte à foncer tête première. Au final, Sidonie n’a que d’arme que son stylo et sa volonté. Malgré tout, il n’est pas évident de changer le monde avec les mots. Ce n’est peut-être pas le but de Leroux, mais il fait bon de penser que ce roman aura au moins un impact dans la psyché collective.
Peuple de verre est une histoire placardée par un mélange de mensonges et de vérités qui nous poussent à douter constamment. Leroux nous force à être sur nos gardes. À travers ce récit autant d’actions que de philosophie, on en ressort amer. L’autrice nous montre les failles d’un système auquel on participe probablement. Ce n’est pas ce qu’on veut entendre, mais c’est peut-être l’éveil dont on a besoin pour ne pas sombrer dans la dystopie du roman.
- Autrice : Catherine Leroux
- Éditions : Alto
- Parution : 2 avril 2024
- Pages : 288 pages
Crédit photo : Patrice Sirois