En Normandie, Ludovic Cléry, neveu d’Ambroise Cléry, créateurs des plus beaux cerfs-volants de France tombe en amour à 10 ans avec la jeune bourgeoise, Lila Bronicki. Il n’en reviendra tout simplement pas. C’est pas étonnant, tous les Cléry semblent un peu fous. C’est peut-être causé par leur mémoire digne de véritables génies ? Ludo, le narrateur, vieillira, mais n’oubliera jamais sa Lila. Ils continuent à se côtoyer, mais ne viennent pas du même milieu et leur amour dérange. Puis, éclate la Deuxième guerre mondiale.
Ils sont alors séparés pour de bon puisque Lila, de son manoir en Pologne, ne peut plus venir passer les vacances en Normandie. Ludovic ne désespèrera jamais, il gardera son amour, continuera à la garder vivante, lui parlera pendant tout le temps de la guerre. Il s’embarquera aussi avec son oncle dans la résistance. Il retrouvera sa Lila, mais dans quel état ?
– La poursuite du bleu, dis-je
– J’ai jamais pensé que ça allait m’arriver, dit Mme Julie Espinoza, et je vis soudain des larmes dans ses yeux. Je pense que lorsqu’on a trop vu de noir, le bleu fait perdre la tête.– p.229
Ce livre comme tous ceux de Romain Gary que j’ai pu lire est d’une beauté sans nom. Il parle d’amour, d’espoir, de résistance bien évidemment, mais Gary réussit, une fois de plus, à nous faire rire, à nous toucher, à nous faire pleurer. Lire Romain Gary, c’est vouloir retranscrire toutes les phrases pour les conserver précieusement, les Cerfs-volants ne fait pas exception. Un autre grand roman de ce grand homme.
- Auteur: Romain Gary
- Maison d’édtion: Gallimard
- Collection: folio
- Parution: mai 1983
- Nombre de pages: 369
Crédit photo: Valérie Ouellet