L’attrape-cœurs est un de ces classiques que je n’avais jamais lus (un parmi des milliers, on va se le dire !) et comme chaque fois, j’avais un peu d’appréhension, comme si je me sentais obligée de l’aimer (puisque c’est un classique). Eh bien, tous mes doutes se sont envolés très rapidement ! Un roman qui se lit tout seul.
L’attrape-cœurs, The Catcher in the Rye en version originale, est l’histoire de Holden Caufield, 17 ans, qui vient de se faire (encore) expulser de son lycée. Il nous raconte son histoire et ses trois jours où il partira de Pencey Prep et errera dans la ville de New York avant de retourner chez lui ou de partir pour l’Ouest. Il louera une chambre dans un hôtel miteux, ira boire et rencontrer des filles sans jamais être vraiment satisfait. On le sent à fleur de peau, très déprimé et couvant une colère contre tout ce qui l’entoure. Une des seules exceptions est sa petite sœur Phoebe, 10 ans, dont il s’ennuie. Il ira même jusqu’à s’introduire incognito chez lui, pendant la nuit, pour parler à sa sœur. La seule qui n’est pas « hypocrite », qui ne joue pas un rôle, qui n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre. Une de ses grandes critiques du monde adulte. On sent que toutes ses souffrances sont dues à la mort de son jeune frère. Holden s’ennuie du monde de l’enfance où il pouvait encore jouer avec son frère et où il y avait une innocence, une authenticité qu’il n’arrive plus à retrouver. Le titre vient probablement de ce fait puisqu’en anglais il est tiré du poème Comin’ Thro’ the Rye de Robert Burns. Quand Holben se fait demander ce qu’il voudrait faire plus tard par Phoebe, il lui dit qu’il aimerait être cette personne qui attrape les enfants qui courent dans le seigle et qui ne regardent pas où ils vont. Ils tombent dans une falaise, et Holden serait celui qui les attrape, un peu comme le gardien de l’enfance.
Le langage d’Holden est celui d’un adolescent qui se fout pas mal de la grammaire et de la syntaxe. D’ailleurs, le livre a déjà été censuré puisqu’on jugeait qu’il était vulgaire.
À propos du livre et de l’auteur : le livre a été publié en 1951 aux États-Unis. Plus de 65 millions d’exemplaires ont été vendus jusqu’à présent et chaque année, les libraires en vendent environ encore 250 000. Il s’agit du seul et unique roman de J.D. Salinger qui demeure, encore à ce jour, un mystère. Plusieurs journalistes se sont entichés de son histoire et pourtant l’homme est toujours resté très discret, retiré, un peu comme son personnage le souhaite dans le roman.
- Auteur: J.D. Salinger
- Maison d’éditions : Penguin Books
- Parution : 1951
- Nombre de pages : 192
Crédit photo : Valérie Ouellet
Photo en arrière-plan : Antonín Kratochvíl