Marie-Léontine Tsibinda est une poète et écrivaine congolaise vivant maintenant au Canada, ayant dû fuir son pays en pleine guerre civile. Déjà auteure d’une pièce de théâtre La porcelaine de Chine ainsi que de plusieurs poèmes et nouvelles, Lady Boomerang est son premier roman. Publié aux Éditions L’Interligne, ce livre surprend et envoûte.
Au départ, tout paraît normal. C’est l’histoire d’une petite fille vivant heureuse et entourée de l’amour puissant de ses parents, jusqu’au jour où sa mère meurt subitement, noyée dans la rivière. Le père, éperdument amoureux de sa femme, ne s’en remettra jamais et finira par mourir aussi tragiquement que sa femme, dans un accident de la route. Santou, la petite fille, grandit avec sa belle-mère et ses frères et réussit tant bien que mal à vivre privée de l’amour de ses parents. Un jour, sa belle-mère commence à fréquenter un homme qui s’acharne sur Santou et la courtise, se permettant même d’être jaloux de son grand amour, un jeune homme du nom de Dina.
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Et c’est à partir de ce moment que tout se corse. L’auteure nous fait basculer dans un monde totalement déjanté. Alors que le lecteur croit au départ lire l’histoire d’un mauvais rêve, le cauchemar ne s’arrête pas. Enceinte, Santou met au monde des monstres, semble devenir folle et revient dans son village accompagnée d’une femme inconnue dont on découvrira lentement le parcours.
Je ne sais tout simplement pas comment décrire ce roman. L’amour des parents et la tristesse liée à la perte d’un être cher sont merveilleusement bien dépeints au début de l’ouvrage. Ceux-ci laissent ensuite place à un monde effrayant, bizarre et fantastique. C’est une expérience riche que de lire ces pages, puisque l’on sort complètement de la structure ordinaire d’une histoire. Est-ce que la narration représente la façon de voir le monde de Santou, le personnage principal, alors qu’elle perd un peu la carte suite à une grossesse couplée d’un chagrin d’amour ? Est-ce ce qui expliquerait le passage d’un monde « normal » à un monde « fantastique » habité par des monstres de toutes sortes ? Je vous laisse le découvrir et vous en faire votre propre idée.
Pour découvrir la plume de cette auteure, je vous laisse ici un lien vers sa nouvelle Les pagnes mouillés écrit en 1996 et ayant gagné le Prix UNESCO-Aschberg.
• Auteure : Marie-Léontine Tsibinda
• Éditeur : L’Interligne
• Date de parution : 1er février 2017
• Nombre de pages : 320 pages
• ISBN : 9782896995189
Crédit photo : Françoise Conea