L’excuse « C’est pas toi, c’est moi. »
– p. 12
Fait tellement 1997
Que c’est surement le titre d’un roman d’amour cheap
Que tu lis dans un chalet sans électricité ni eau potable
Un samedi soir de novembre
Après avoir fui la ville avec la moitié d’une valise
Sans réaliser que tu vas devoir te torcher
Avec le fruit du travail d’un écrivain
Dont l’imagination est aussi fertile que les ovaires d’une grand-mère de 82 ans.
Avec humour, vulnérabilité et franchise, Samuel Larochelle offre avec J’ai échappé mon cœur dans ta bouche une série de courts textes sur l’amour, le consentement, la sexualité, les apps de rencontre, l’attente, le rapport au corps et la difficulté d’être. À coups d’images percutantes, de notes poétiques et de formules réinventées, Larochelle explore ce qu’être jeune adulte en 2021 veut dire quand on se cherche, quand les autres ne nous trouvent pas, quand on oscille entre vague à l’âme un peu pathétique et bitchage intempestif. Sentiment de solitude, dates ratées, attentes trop élevées et normes à respecter, Larochelle fait le tour de tout ce qui fait la complexité de notre insatiable besoin d’amour et d’affection avec une parfaite dose d’humour.
T’offrir un shooting photo à moitié nu
– p. 86
Ne remplira pas le vide que tu ressens depuis ta rupture
Y’était déjà là avant
Le vide
J’ai échappé mon cœur dans ta bouche est un magnifique ajout au patrimoine littéraire québécois. J’ai adoré ma lecture, j’aurais corné toutes les pages, j’aurais clamé toutes les phrases en souriant, avec certes un petit pincement au cœur. J’ai particulièrement apprécié la transparence des mots, le côté brut et poétique, la douceur de l’être humain qu’on devine caché derrière les déceptions et la colère, parfois. J’ai eu l’impression de découvrir les secrets d’un ami proche, de ces choses dont est mi-fier, mi-honteux, mais qu’on partage très certainement avec une partie de la population (toi-même tu sais), celle qui se brise dans la solitude, bercée par des idéaux utopiques qu’on dénonce et dans lesquels on se complait.
Même quand je date dix personnes par mois
– p. 87
Je trouve le moyen de me plaindre
Que je pogne pas
En bref, J’ai échappé mon cœur dans ta bouche est un bonheur à lire !
Mention spéciale à la magnifique illustration en couverture qu’on doit à LesZautres – Nico Racicot. La couverture d’un livre est souvent notre premier rapport à la lecture, et il faut bien avouer que celle-ci est particulièrement réussie!
Découvrir Samuel Larochelle…
* Sur Twitter : twitter.com/samuellarochel
* Sur Instagram : www.instagram.com/samuel_larochelle
* Dans La Presse, Les Libraires, L’Actualité et Fugues
* Via les romans Parce que tout me ramène à toi (Druide, 2015) et Combattre la nuit une étoile à la fois (Héritage, 2021).
- Auteur : Samuel Larochelle
- Maison d’édition : Stanké
- Date de parution : Hiver 2021
- Nombre de pages : 192
Crédit photo : Annick Lavogiez