En plus d’avoir reçu de nombreux prix internationaux pour l’ensemble de son œuvre littéraire surtout dédiée à la jeunesse, Andri Snær Magnason s’est même déjà présenté à la présidence de son pays, l’Islande. Cela vous donne une bonne idée d’à quel point l’auteur a envie de changer le monde. C’est ce qu’il tente de faire avec son essai Du temps et de l’eau, publié en 2019 et traduit en français chez XYZ en 2020.
L’Islande est une terre de glace. Les changements climatiques ont un effet particulièrement visible en ces terres nordiques. L’Islande que voit Magnason n’est donc pas celle que voyait son grand-père et ne sera pas celle de ses petits-enfants. Comment expliquer l’impact de la fonte des glaciers à une planète trop occupée à vivre dans son monde ? Si même l’Islande n’est pas plus mobilisée qu’il ne le faut, comment convaincre l’Inde et la Chine que la glace en haut de l’Himalaya est cruciale pour la survie de la planète ?
La quête de l’auteur se mêle à ses histoires de famille, la poésie islandaise, notre rapport au temps, la mythologie, des statistiques alarmantes et pas une, mais deux rencontres avec le dalaï-lama. C’est en mélangeant tous ces sujets qu’il nous tient curieux malgré la grande tristesse de ses propos. C’est avec une touche d’espoir éreintée qu’il nous présente même des pistes de solution afin que le monde des petits-enfants de nos petits-enfants soit encore habitable.
Du temps et de l’eau est un appel à la mobilisation qui passe par l’apprentissage. C’est un cours donné par un professeur qui se permet de prendre des petites pauses pour parler de sa famille. Pauses, qui, finalement, étaient prévues depuis le début puisqu’elles viennent appuyer ses propos sans que l’on s’y attende. L’œuvre, absolument bouleversante même si elle est remplie d’espoir, risque de devenir un incontournable de la littérature écologiste.
- Auteur : Andri Snær Magnason
- Éditions : XYZ
- Parution : octobre 2020
- Pages : 368 pages
Crédit photo : Patrice Sirois