La balançoire de jasmin, paru aux éditions Mémoire d’encrier, raconte l’histoire de deux hommes qui se rencontrent dans une Syrie en guerre et qui s’aimeront jusqu’à leur dernier souffle, alors exilés à Vancouver. C’est d’abord et avant tout une histoire d’amour, avec en trame de fond toute la dureté de la réalité, que ce soit la guerre, l’homophobie ou la xénophobie.
J’ai aimé le fait que cette histoire d’amour ne feint pas l’histoire parfaite. Elle est belle, mais souvent difficile. Il y a des déchirements, des ruptures et des abus. L’exil y a laissé des traces, l’a meurtri tout en rendant l’amour plus fort. Comment vivre au Canada après toutes ces années à craindre pour sa vie en Syrie ? Comment vivre son amour homosexuel après avoir passé tant d’années dans la peur extrême de représailles ? Rester fidèle ou profiter de cette liberté nouvelle ?
Ahmad Danny Ramadan a une plume magnifique et sait jouer avec les limites entre la réalité et le fantasme pour nous faire vivre toute la palette des émotions humaines. À travers les histoires racontées par l’un des deux hommes à son amoureux mourant, des parcelles de la vie antérieure de chacun nous sont dévoilées. À nous d’en déceler la part de fiction.
Quand nous sommes brouillés, toi et moi, j’ai l’impression que ma vie est un tableau accroché de travers sur un mur blanc. Je peux l’ignorer pendant un temps, mais je finis toujours par me lever de mon siège douillet pour aller le redresser.
J’ai aimé l’originalité avec laquelle l’auteur nous livre son imaginaire. C’est un premier roman magnifique !
- Auteur : Ahmad Danny Ramadan
- Éditeur : Mémoire d’encrier
- Nombre de pages : 246 pages
- Date de parution : juin 2019
Crédit photo : Françoise Conea