Littérature étrangère Quoi lire?

La force des femmes

Smita est une Intouchable. Toute son existence, elle l’a vécue dans la misère, la violence et la saleté. Sa fille est sa raison de vivre. En la regardant grandir, en la voyant sourire, Smita décide de la protéger d’une vie d’exclusion et de tristesse. 

De son côté, en Sicile, Guilia travaille dans une usine de traitement de cheveux. Quand son père tombe malade, elle apprend la gestion d’entreprise et l’amour… dans les bras d’un étranger. Mais les traditions familiales et italiennes pourraient la forcer à des choix déchirants. 

Femme et mère dévouée, Sarah, quant à elle, travaille dans un grand cabinet d’avocats montréalais. Face à des hommes-requins qui considèrent chaque facette d’humanité comme une faiblesse, Sarah se bat jour après jour pour être, au-delà d’une femme, un roc, un pilier, un modèle familial et carriériste. 

La tresse, c’est leur histoire. Celle de trois personnages féminins, sur trois continents, que presque rien ne lie si ce n’est leur position de femme, dans un monde, c’est un danger, une menace, une faiblesse. Et une force sans limites. Elles ont en commun leurs batailles contre la vie, contre des siècles de dureté et d’injustices. Parfois avec le soutien d’alliés, parfois dans la solitude d’amis et de parents perdus. Au-delà de ces héroïnes du quotidien, La tresse est un hommage à la force des femmes qui, à l’image de ces cheveux qui ensemble font la tresse, mais, seuls, sont perdus sur un chandail qu’on secoue d’un revers de la main pour s’en débarrasser, puisent leur force dans ce qui les unit, dans leurs combats partagés. Véritable cri de douleur face à ces femmes qu’on brime et qu’on abime à la première faiblesse, à la première résistance, à la première révolution, ce récit met en lumière le destin de personnages déchirées entre modernité et traditions, qui sacrifient pour leurs filles, leurs familles et leurs croyances ce que personne ne leur a donné, ce qu’elles ont volé à la vie à la sueur de leur front et en serrant les lèvres face à la violence du monde – et des hommes.

À celles qui aiment, enfantent, espèrent, 

Tombent et se relèvent, mille fois, 

Qui ploient mais ne succombent pas. 

Je connais leurs combats, 

Je partage leurs larmes et leurs joies. 

Chacune d’elles est un peu moi. ( p. 238 )

Dans un rythme quasi cinématographique, grâce à un langage direct et sans fioriture, Laetitia Colombani nous offre, avec ce premier roman,une histoire touchante et poétique, un récit court et rapide dont on ne retiendra peut-être pas tant les qualités littéraires que le vent de fraicheur, l’accessibilité et la force qui s’en dégage, autant d’éléments qui pourraient bien inspirer quelques lectrices à se battre pour une vie meilleure. 

  • Auteure : Laetitia Colombani
  • Nombre de pages : 240 p.
  • Date de parution : 2017
  • Éditeur : Grasset 

Vous pourriez aussi aimer

Page par Page