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Jelly bean

Jelly bean

La drogue, la drague, la déchéance. Voilà le dangereux cocktail que nous propose Virginie Francoeur avec Jelly bean. Dans ce premier roman, l’auteure campe deux femmes-enfants, d’abord Ophélie, une serveuse en mal d’amour, et Sandra, une prostituée au grand cœur, rompue aux vicissitudes du monde interlope. 

Prêtes à tout pour s’étourdir et tester leur sex-appeal, les deux jeunes femmes ne manquent pas une occasion de faire la fête, en se gavant de ces petites capsules d’éternité qu’elles appellent des jelly beans.  Mais même bien gelées, elles savent que le cirque dans lequel elles évoluent risque à tout moment de faire «boom» et de les anéantir.

Voilà donc un roman glauque, une descente aux enfers, qui ne vous laissera pas indifférent. Je dois même dire que parfois, j’ai éprouvé une envie irrépressible de le refermer, tant les frasques et déboires qu’on y décrit m’apparaissaient tirés par les cheveux. Mais, malgré tout, je suis restée captive. 


Cela est sans doute attribuable au souffle du roman, qui nous maintient dans l’urgence du début à la fin. Écrit dans une langue saccadée, empruntant un vocabulaire hybride, Jelly bean brise joyeusement les conventions littéraires. Aussi, convient-il de vous faire partager le talent manifeste de cette auteure en vous offrant les premières lignes de son roman :

Une sirène d’ambulance lacère la ville. Habitués au tumulte urbain, les gens restent plantés là. La stridence entre dans l’ossature de l’hôpital où je suis sous intraveineuse : soluté, petite veine bleue. Bras chiffons! Peau blanche à faire jouir un zombie. Walking Dead Ophélie!   – p. 11

  • Par : Virginie Francoeur
  • Date de parution : juin 2018
  • Éditions : Druide
  • Nombre de pages : 178 pages

Crédit photo : Vicki Milot

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