Essai Littérature Canadienne Quoi lire?

Un livre singulier qui fait du bien


Phora signifie en grec l’action de porter. Comme être humain, on porte beaucoup de choses et on a parfois besoin de se poser, chez un psy par exemple. L’auteur partage ses réflexions sur son écriture, sur sa pratique et il fait la part belle à ses patients. On sent qu’il entretient une relation privilégiée avec eux et qu’il s’investit beaucoup.  

Déjà, à la page 41 (sur 194), j’étais transformée. J’avais compris quelque chose sur moi-même, les autres, ma relation avec les autres. Elle est là, la beauté de ce livre : évoluer à travers les expériences d’autres personnes. On serait fous de se priver de cette richesse collective! 

Le livre comporte 10 sections. Chacune d’elle comprend des histoires séparées par des puces comme s’il s’agissait des éléments – de longueur variable – d’une énumération. La lecture est facile, on peut arrêter rapidement quand on n’a pas beaucoup de temps ou se dire une autre histoire de plus et ne pas voir passer le temps. Comme lecteur, on est partie prenante du livre, un peu comme dans un huis clos. Le talent de l’auteur réside dans son rythme qui force la réflexion et sa plume lumineuse qui transforme malgré les souffrances.  

 Les solutions bricolées dans l’enfance, qui nous ont sauvés autrefois, deviennent souvent dans notre vie adulte ce qui fait problème. Si le contexte a changé, d’autres mécanismes sont nécessaires, et il n’y a rien de plus difficile que de réapprendre à aimer, à faire confiance, une fois devenu adulte. Mais c’est possible. Comme apprendre une nouvelle langue, dans un nouveau pays.

À lire, à relire, pour devenir plus indulgent envers soi et les gens qui nous entourent. 

À offrir. 

Crédit photo : Caroline Émond

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