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Okanagan

Okanagan

Sara Lazzaroni est une auteure qui confirme, année après année, sa place dans la littérature québécoise. Son premier roman, Patchouli a vu les librairies en 2014, et son deuxième, Veiller la braise, l’année suivante. En 2016, elle nous présentait son troisième : Okanagan. Un roman par année, tous appréciés par la critique, c’est assez remarquable. J’aimerais éviter de parler de son âge, car je crois que l’expression c’est bien pour une jeune est d’une insignifiance totale. Voyons cela d’une autre façon : d’ici quelques années, nous pourrons avoir une bibliothèque pleine de Sara Lazzaroni et c’est prodigieux.

Des Québécois, adultes depuis peu de temps, qui partent un été dans l’Ouest canadien pour cueillir des cerises est un scénario qui devient de plus en plus commun. Pour ceux d’entre nous qui ne l’ont jamais vécu, Okanagan, de Sara Lazzaroni, nous permet de partager ces souvenirs dans le confort de deux pages couverture (et sans passer de longues heures d’été dans les branches d’un cerisier).

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Léa, entourée de ses amis, roule vers l’Ouest et s’installe dans une ferme pour vivre cette expérience. Évidemment, les soirées sont beaucoup plus intéressantes que les journées de cueilleurs. Alcool, cigarettes, musique, baignade nue, amour et discussions sur la vie rythment les campements. L’auteure entremêle ce récit avec les souvenirs de Léa, dans lesquels se trouve une histoire d’amour laissée à Québec, contre sa volonté.

Il est bon de lire un récit de voyage authentique. Certaines journées sont plus dures que d’autres, certaines plus marquantes et d’autres plus banales. Lazzaroni n’en met pas plus qu’il ne le faut et c’est ce qui rend le roman émouvant. Le naturel de cette histoire en fait sa force. Pas d’extravagance, de Photoshop ou de romance surjouée pour créer un intérêt. Le brut est déjà assez intéressant.

D’un autre côté, on peut se sentir exclu du voyage à défaut de connaître les recoins de la Colombie-Britannique. Tout est raconté avec une précision chirurgicale et c’est comme si on y était. Mais si on n’y est jamais allé, les repères sont plus durs à placer. On se demande aussi, au final, si c’était utile de savoir tous les noms des personnages qui ne font que passer. Néanmoins, le personnage de Léa est assez fort pour qu’on ne se sente pas nécessairement intrus dans ce monde. L’auteure a su bien équilibrer son récit et ses souvenirs.

Okanagan donne envie de faire le plein d’essence et de rouler vers le soleil couchant qui nous aveugle. En fermant le livre, on veut parler à tout le monde, connaître leur histoire, camper à côté d’un lac où on pourra faire la fête et chanter du Jean Leloup toute la nuit. Vivre sans lendemain parce qu’on est encore jeune. Dans notre cœur, du moins.

 

  • Auteure : Sara Lazzaroni
  • Éditeur : Léméac
  • Pages : 168 pages
  • Date de Sortie : 2 septembre 2016

Crédit photo : Patrice Sirois

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