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L’eau chaude, l’eau frette 

Pour la première fois, le scénario original corrigé du film de 1976 L’eau chaude, l’eau frette d’André Forcier et de Jacques Marcotte est publié. Cette publication suit la restauration du film en 2020 par Éléphant, mémoire du cinéma québécois. En plus du scénario, on y retrouve une préface ludique et une superbe entrevue avec André Forcier. 

L’histoire se déroule dans l’est de Montréal dans le début des années 70. On y retrouve le personnage principal, campé dans le film par Jean Lapointe, Polo, shylock, qui est un peu le maître des autres personnages. Il règne sur l’immeuble en exploitant la pauvreté des autres, dont Carmen qui lui doit beaucoup d’argent puisque sa jeune fille (déjà femme sur plusieurs plans) a eu besoin d’un stimulateur cardiaque. Carmen s’engage donc à repayer Polo en nature. Francine, cette jeune femme au cœur fragile fera tout avec ses complices Julien et Ti-Guy pour tenter de détrôner Polo. La pièce se déroule au moment où tout l’immeuble se cotise et se rassemble pour célébrer l’anniversaire de Polo. 

André Forcier a vraiment recréé la réalité crue et sans dentelle d’un Montréal ouvrier, pauvre, où tous tentent de s’en sortir, mais pas toujours de la bonne façon. Le but de la pièce était de dénoncer qu’au Québec les exploités célèbrent les exploiteurs. 

Un petit mot sur les illustrations magnifiques d’Isabelle Guimond faites à partir du film. Moi, qui ne l’ai jamais vu (mea culpa, je vais remédier à ce fait très bientôt, promis !), ça m’a permis de visualiser le scénario et d’apprécier certaines subtilités comme une Francine entre l’enfance et l’adolescence.

Bref, une belle découverte d’une œuvre culte du cinéma québécois, saluée par Romain Gary et Ettore Scola. Juste ça. 

  • Auteurs : André Forcier et Jacques Marcotte 
  • Illustratrice : Isabelle Guimond 
  • Maison d’éditions : Somme Toute 
  • Parution : 2021 
  • Nombre de pages : 183 

Crédit photo : Valérie Ouellet 

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