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Le jour où j’ai commencé à être noire

We should all be feminists! affime Chimamanda Ngozi Adichie dans son percutant discours prononcé dans le cadre d’une conférence TEDx en 2012 et repris partiellement par Beyoncé à l’intérieur de sa chanson Flawless. Quiconque a un jour eu la chance de lire une des œuvres de cette écrivaine nigériane sait que c’est un euphémisme de prétendre qu’elle maîtrise les phrases coup de poing qui happent l’imaginaire et rendent définitivement le lecteur plus intelligent. Dans son quatrième roman intitulé Americanah, l’écrivaine est, à mon avis, au sommet de son art et, grâce à elle, je constate être devenue plus intelligente.

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Ifemelu, personnage principal du roman et alter ego de l’auteure, quitte le pays qui l’a vu naître, le Nigéria, pour l’Amérique, cette contrée remplie de promesses pour laquelle on est prêt à tout abandonner : parents, amis et amour de sa vie. Ce qui ne pourrait être qu’un autre sempiternel roman sur les affres de l’immigration se distingue du genre par les réflexions bien nourries du personnage sur la réalité d’une personne de peau noire en Amérique ou plus précisément ailleurs que sur le continent africain. Ifemelu constate qu’elle a commencé à être noire seulement en Amérique. Ce roman sur l’identité se distingue par la finesse des observations de l’auteure sur l’omniprésence du racisme, la situation des femmes, les différences culturelles qui brouillent les codes d’usage, mais surtout sur les travers de ses contemporains qu’ils soient Européens, Africains ou Nord-Américains.

Que signifie être noire en Amérique? Avant la lecture de ce roman, je pouvais tenter de me l’imaginer et j’étais à cent lieues de la réalité, celle que nous présente Chimamanda Ngozi Adichie. Je dirais sans détour que ce roman devrait figurer sur la liste des romans que nous devrions rendre obligatoires au Cégep. Il s’agit d’un réel passage obligé pour mieux saisir, selon moi, toute la complexité de la question raciale et de ses thèmes sous-jacents. Americanah doit être déposé dans les mains de tous ceux que nous souhaitons voir devenir plus intelligents. Je vous laisse le soin de créer votre propre liste. De mon côté, j’ai commencé par moi.

  • Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie
  • Nombre de pages : 685 pages
  • Date de parution : 2013
  • Éditeur : Gallimard
  • Provenance du livre : Librairie de Verdun

Crédit photo : Karine Villeneuve

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  • Marie-Hélène Legault
    27 février 2017 à 10:50 am

    Tes critiques sont tellement convaincantes, Karine! Ça nous donne le goût de sauter sur le livre et de le dévorer. Celui-ci me semble des plus pertinents pour notre époque. Je me situe aussi en tête sur ma propre liste des personnes que je souhaite voir devenir plus intelligentes!

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