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Le deuil périnatal

La venue d’un enfant est, la plupart du temps, un moment empreint de joie et de fébrilité. L’ajout d’un membre à une famille, c’est amplifier ce bonheur. On prépare le premier à la venue du deuxième et il ne nous viendrait jamais à l’idée de lui dire que peut-être un malheur peut arriver. Or, c’est une réalité, personne n’est à l’abri du deuil périnatal. Comment expliquer à un jeune enfant que l’être qu’on lui a fait apprivoiser, aimer, pendant 9 mois ne viendra pas? Ou comment expliquer qu’avant lui, il y en a eu un autre qui n’est plus là? 

Je t’aimais déjà 
Andrée-Anne Cyr et Bérengère Delaporte

Je t’aimais déjà d’Andrée-Anne Cyr et Bérengère Delaporte aborde le sujet du deuil périnatal avec sensibilité et douceur. L’autrice choisit de se positionner du point de vue du premier enfant, celui qui attendait patiemment la venue du bébé. On perçoit l’enthousiasme de l’arrivée et l’incompréhension lors du retour, les bras vides, des parents. Cet album démontre l’impact non seulement sur les parents qui vivent maintenant avec un nuage noir au-dessus de leur tête, mais pour tout l’entourage. L’enfant doit faire preuve de résilience. Il doit comprendre des concepts abstraits tels que la mort et vivre avec le chagrin commun. Le thème du deuil périnatal est peu exploité dans la littérature jeunesse. Ce livre est donc un bel outil pour tous ceux qui auront à côtoyer de près ou de loin ce sujet trop souvent tabou. Ajoutons que le texte est supporté par des illustrations délicates et enveloppantes. 

  • Date de parution : janvier 2021 
  • Éditeur : Les 400 coups 

La princesse endormie 
Marie-Josée Gauvin et Cara Carmina

Je vous propose aussi de découvrir le merveilleux album La princesse endormie de Marie-Josée Gauvin et Cara Carmina. Afin de passer au travers de sa propre expérience de deuil périnatal, l’autrice a décidé d’écrire une histoire lumineuse. Supportée par le style éclaté de Cara Carmina, Marie-Josée Gauvin nous raconte l’histoire d’une princesse qui ne peut rester éveillée. On comprend seulement à la fin que c’est une allégorie de la trop courte vie de sa princesse à elle. Le livre est écrit avec finesse et subtilité. Les illustrations colorées de Cara Carmina rendent ce livre féérique, comme une célébration. Lors d’une conférence offerte par Communication-Jeunesse, Marie-Josée Gauvin disait justement que les origines mexicaines de l’illustratrice avaient beaucoup apporté au conte. 

  • Date de parution : 2018 
  • Éditeur : Les Malins 

Bien sûr, on ne sort pas indemne de ces deux lectures. Parler de la mort n’est jamais aisé et ce l’est encore moins lorsque l’on parle de la mort d’un enfant. Ces deux albums sont puissants et nécessaires. La littérature peut aider à passer à travers des lourdes épreuves et nous montre que nous ne sommes pas seuls. 

Crédit photo : Noémie Philibert-Brunet

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