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Le dernier qui sort éteint la lumière

Le dernier qui sort éteint la lumière

Simon Boulerice a publié deux livres cette année (à date!) : Moi aussi j’aime les hommes et Le dernier qui sort éteint la lumière. Ce dernier est destiné à un public adolescent et traite d’un sujet encore peu exploré en littérature québécoise : l’homoparentalité.

Arnold et Alia sont jumeaux et ils ont deux pères. Pour leur anniversaire de treize ans, Papou et Poupa décident de leur écrire treize lettres dans lesquelles ils raconteront leur rencontre, tout le processus ayant mené à la naissance des jumeaux et, surtout, lequel des deux parents est leur père biologique. On est accueilli à bras ouverts dans la famille et nous collectionnons volontiers les morceaux du casse-tête avec eux.

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Boulerice a l’habitude d’attaquer des sujets délicats avec une charmante légèreté. Cette nouveauté ne fait pas exception. Par exemple, dans Jeanne Moreau a le sourire à l’envers, l’anorexie masculine se cachait derrière quelques anecdotes cocasses et dans Géolocaliser l’amour, on prenait plaisir à rire des mésaventures de ses échecs amoureux. Pour un lecteur, une telle agilité est du bonbon. Dans cet ouvrage, on croise de l’homophobie et de l’intimidation, mais jamais la plume de l’auteur n’est pesante. Boulerice ne se morfond jamais et c’est tant mieux !

L’œuvre est riche en émotions. L’amour, évidemment, est omniprésent, mais il y a aussi beaucoup de doute. Alia n’hésite pas à dire à tout le monde qu’elle a deux pères, mais Arnold, lui, est plus discret à ce sujet. La réaction des autres l’inquiète. Aussi, au cours des lettres des parents, on comprend toute la gamme d’émotions par lesquelles ont passé les deux hommes. Par exemple : «Qu’est-ce qu’ils vont se faire dire à l’école ? Hein ? Avec deux papas ! Ça va être dur pour eux. Les enfants sont cruels. » Les réflexions de Boulerice sont extrêmement touchantes. Dans la majeure partie des cas, elles sont remplies d’optimisme. On est rapidement ému par tout ce qui chamboule les quatre personnages principaux, mais surtout Arnold, le narrateur.

Le dernier qui sort éteint la lumière est l’histoire d’une famille qui ressemble à toutes les autres. Sauf qu’elle a deux papas. Et c’est très beau.

 

  • Auteur : Simon Boulerice
  • Éditeur : Québec Amérique
  • Pages : 216 pages
  • Date de parution : 13 mars 2017

Crédit photo : Patrice Sirois

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