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La vie devant soi par Romain Gary

La vie devant soi

En terme de livre, La vie devant soi de Romain Gary (Émile Ajar), aura été ma plus grande surprise de 2016. Je me suis lancée dans cette lecture en ayant en tête que je débutais un classique, un gagnant du Prix Goncourt, avec tout le sérieux que cela implique.

Finalement, j’ai eu un plaisir fou à le lire, et j’ai même carrément ri. On y raconte l’histoire de Momo, fils de prostituée et musulman qui vit chez Madame Rosa, elle-même ancienne prostituée juive, qui tient une « pension » illégale pour les enfants des travailleuses du sexe. Momo et Madame Rosa prennent soin l’un de l’autre, malgré toutes les difficultés de la vie. Ils s’aiment d’un amour inconditionnel.

C’est le jeune Momo de dix ans qui est le narrateur de l’histoire, d’où la raison pour laquelle j’ai tant ri. Momo a de la difficulté avec certaines expressions et certains termes de la langue française, ainsi qu’avec certains concepts de la vie, ce qui rend le texte très cocasse, sans le rendre enfantin. Par exemple, Momo nous dit ceci :

« Moi si j’étais en mesure, je m’occuperais uniquement des vieilles putes parce que les jeunes ont des proxynètes mais les vieilles n’ont personne. Je m’occuperais d’elles et je ferais régner la justice. » (132-133) 

Pour terminer, il est intéressant de savoir que Romain Gary avait écrit ce livre sous un pseudonyme, soit Émile Ajar, puisqu’il désirait, parait-il, se défaire des critiques qu’il avait reçues précédemment et repartir à zéro. Il ne fut dévoilé qu’à sa mort en 1980 qu’il était en fait l’auteur de ce récit.

Il est interdit de gagner le Prix Goncourt deux fois pour un même auteur. Romain Gary fait toutefois figure d’exception puisqu’il l’a gagné une première fois sous son vrai nom pour Les Racines du Ciel  et une deuxième fois sous son pseudonyme Émile Ajar  pour  La Vie devant soi .

Je n’ai jamais lu d’autres livres de cet auteur, mais je serais bien curieuse de savoir si les autres sont aussi réussis. En avez-vous lu?

 

  • Auteur :
Romain Gary (Émile Ajar)
  • Nombre de pages :
 273
  • Date de parution : 1975
  • 
Éditeur :
 Mercure de France
  • Provenance du livre : La Librairie de Verdun

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  • Elise Pedneault
    6 septembre 2017 à 11:23 am

    Excellent roman, comme tous ceux que Gary a publié sous le nom d’Ajar. J’ai une préférence pour Gros-Câlin. L’angoisse du roi Salomon est très bon aussi. Perso, je préfère, et de loin, ce qu’il a écrit sous le nom d’Ajar, qui est très différent de ce qu’il a écrit sous le nom de Gary.

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