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Dans la liste de mes envies : écrire comme Grégoire Delacourt

 Dans son deuxième roman paru en 2012, Grégoire Delacourt met en scène dans La liste de mes envies des gens ordinaires dont la vie simple et sans surprises se transforme en questionnement existentiel à cause d’un événement imprévu.

Racontée avec délice, par un de mes écrivains préférés, cette histoire, construite autour de la propriétaire d’une mercerie, aborde des thèmes aussi essentiels que les petites choses qui génèrent du bonheur, la profondeur des blessures affectives, les dessous de l’amour qui dure ou la relativité de ce que l’on nomme « succès ».

Sans lourdeur et grâce à sa voix unique, Grégoire Delacourt nous happe dès le début du livre. Il réussit à nous faire « voir » les personnages ou les lieux, et à nous faire vivre leurs émotions à travers les pensées intimes de Jocelyne, le personnage central du roman. Difficile de ne pas se reconnaître soi-même dans une page, dans une des réflexions qui l’animent ou dans une simple phrase.

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J’ignore ce que je préfère chez Delacourt : sa prose ou ses histoires. Les deux me fascinent. Il me séduit par son adresse à jouer avec les mots et à produire des images fortes. Quelques exemples pour le plaisir :

« Nous conjuguions le silence elle et moi : regards, gestes, soupirs en lieu et place de sujets, verbes, compléments » (p.23)

« Il n’y a que dans les livres que l’on peut changer de vie. Que l’on peut tout effacer d’un mot. Faire disparaître le poids des choses. Gommer les vilenies et au bout d’une phrase, se retrouver soudain au bout du monde » (p.35)

« Quand il racontait quelque chose, il parlait au passé simple et la musique de sa conjugaison m’envoûtait » (p.43)

Il y a plusieurs autres perles, d’autres extraits encore plus savoureux, mais les dévoiler risquerait d’en dire trop sur l’histoire qui, elle aussi, est envoûtante.

On veut connaître le dénouement, savoir ce qui va se passer. Plus on avance dans la lecture, plus la tension monte, l’émotion, la tristesse, la surprise, la colère, la joie.

Impossible de fermer le livre sans se poser aussi la question : Qu’inscrirais-je à la liste de mes envies? Dans la mienne, il y aurait sûrement, écrire comme Grégoire Delacourt.

 

  • Auteur du livre : Grégoire Delacourt
  • Nombre de pages : 184 pages
  • Date de parution : 2012, Prix des lecteurs sélection 2013
  • Éditeur : Le livre de poche, JC Lattès
  • Provenance du livre : Renaud-Bray

Crédit photo : Sandra Gravel

 

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  • vicki Milot
    15 janvier 2017 à 6:21 pm

    Voilà qui me donne le goût de lire! J’accourt à la biblio.

  • Claude Lamarche
    16 janvier 2017 à 10:24 am

    À chaque bon livre, je me dis pourtant la même chose. Écrire comme d’autres peignent: à la manière de…
    Comme exercices de style peut-être.
    Même si c’est bien tentant… il ne faut surtout pas vouloir écrire comme.
    Il faut du recul et trouver son propre style. Écouter sa petite musique comme disent la plupart des écrivains reconnus.

  • ARLETTE
    27 septembre 2021 à 2:45 pm

    Bonjour j’ai eu la chance de voir mon auteur préféré au salon du livre de VANNES et lui parler un peu mais je n’ai pas eu le temps de lui dire que je connaissais le problème ma petite fille ayant été violée a l’âge de 4 ans par son frère de 16 ans m’ fille en est morte deux ans après la petite est maintenant adulte mais n’aura jamais une vie de femme refusant tous contacts et on comprend pourquoi! ce sont des vies détruites par des monstres, de plus étant mineur lui n’a jamais été vraiment puni, je ne comprends pas la justice, espérons qu’il y aura un jour une justice divine pour ceux qui ont commis de tels actes! bravo pour vos livres Monsieur DELACOURT ARLETTE VANNES

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